Samuel Eto'o, président de la Fédération camerounaise de football et légende des Lions indomptables, est revenu sur le parcours du Cameroun lors de la Coupe d'Afrique des nations 2023, sur l'avenir du sélectionneur Rigobert Song et sur les polémiques qui l'entourent depuis plusieurs mois au cours d'un entretien exclusif accordé à France 24.
La Coupe d'Afrique des nations (CAN) 2023 s'est conclue le 11 février dernier avec la victoire du pays hôte, la Côte d'Ivoire. Mais du côté du Cameroun, vainqueur de la compétition à cinq reprises dans son histoire, cette dernière édition ne s'est pas déroulée comme prévu avec l'élimination précoce des Lions indomptables face au Nigeria dès les huitièmes de finale.
Samuel Eto'o, le président de la Fédération camerounaise de football, préfère cependant écarter le terme d'échec et évoque une "contre-performance pour nos objectifs et ce que nous avions préparé. Nous savions aussi que cela allait être une compétition relevée. Maintenant, il faut penser à l'avenir".
Une démission refusée par le comité exécutif
Samuel Eto'o a également éclairci l'avenir du sélectionneur actuel du Cameroun, Rigobert Song, et déclaré que celui-ci n'allait pas être prolongé à la tête de la sélection nationale. "Pour ma part, je pense qu'il a beaucoup apporté à cette équipe. Mais les lois du football étant ce qu'elles sont, nous n'avons pas atteint nos objectifs et le Comité exécutif et moi-même ne nous voyons pas reconduire le contrat." Il ajoute également vouloir prendre le temps d'étudier plusieurs profils pour choisir le successeur idéal.
Au sujet de la démission qu'il a présentée début février, Samuel Eto'o souligne qu'il a voulu "poser sur la table la question de savoir si les choses étaient en train d'être bien faites ou pas". Il s'avoue "heureux" d'avoir reçu la motion de soutien de son Comité exécutif et déclare sa volonté d'aller au bout de son mandat, évoquant une "belle pression" et l'envie de "faire quelque chose d'unique".
Il a également évoqué le cas du gardien de but André Onana et les rumeurs entourant sa participation à la CAN. "Il ne s'agit pas d'André Onana ou de Samuel Eto'o. Il s'agit d'une institution et des joueurs, qui ont des droits et des devoirs". Refusant de l'accabler, Samuel Eto'o a néanmoins tenu à rappeler que "l'institution doit toujours rester au-dessus de tout le monde" pour assurer "un cadre de vie et des règles".
Concernant l'enquête de la Confédération africaine de football (CAF) le mettant en cause et les soupçons de "comportement inapproprié" le visant, Samuel Eto'o explique n'avoir "jamais été interrogé sur ce qu'on me reprochait".
"J'ai donc mandaté mes avocats pour qu'ils portent plainte contre la CAF et que les responsabilités soient établies. C'était trop facile de salir tout ce que j'ai pu construire pendant ces quelques années dans le monde du football", a déclaré Samuel Eto'o. La CAF "s'est lancée beaucoup trop tôt dans un communiqué" et juge ce "comportement inacceptable".
Au sujet d'éventuels acteurs politiques camerounais opposés à sa présidence, Samuel Eto'o assure avoir une "très bonne relation avec le secrétaire générale à la présidence", mais concède avoir une "relation difficile" avec le ministre des Sports. Interrogé sur ses ambitions politiques, Samuel Eto'o explique que "la majorité des problèmes que je rencontre, c'est parce qu'on me prête l'intention de devenir chef d'État au Cameroun". Il ajoute : "Aujourd'hui, j'ai tellement de choses à faire que ce n'est pas quelque chose qui traverse mon esprit."
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