
Du côté des commerçants, en particulier ceux qui exportent le bétail, c'est la désolation. La décision des autorités de prohiber l'exportation des ovins, caprins, bovins et camelins est mal accueillie ici.Mahamadou Ali, un exportateur au grand marché de bétail de Niamey, commente : « Je ne pense pas que cette décision soit judicieuse et je suis perdu quant à la façon de procéder ». J'ai investi mon argent et j'ai déjà acquis 71 têtes. Je les exporte vers le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire, le Sénégal, le Ghana ou Lomé, qui sont tous à proximité.
"À présent, nous apprenons que l'État a interdit la sortie des animaux." Ceux que j'ai acquis, cela fait quatre jours qu'ils siphonnent mon argent, étant donné qu'il faut leur acheter de la nourriture. Mahamadou Ali se lamente : « J'ai déjà perdu plus de deux cent mille francs en seulement quatre jours. »Combien vais-je perdre durant les trois semaines restantes ? Honnêtement, je ne te cache rien : si cette situation se poursuit ainsi, de nombreuses personnes finiront en détention. Des pertes économiques pour les éleveurs.
Selon Malam Yaou Ibrahim, un commerçant de bétail basé à Zinder, dans le sud-est du pays, l'arrêt de l'exportation de bétail aura principalement des conséquences négatives pour ceux possédant des animaux de grande taille.
« Certains élèvent des veaux de grande taille. » Le jeudi dernier, sur ce marché, nous avons vendu un veau pour un million cent mille francs. Personne à Zinder ne peut se permettre d'acheter un bovin à ce prix pour l'offrande. On ne peut que le transférer à Lagos, en Côte d'Ivoire ou à Lomé pour sa vente. L'interdiction de déplacer le bétail entraînera des pertes pour de nombreux éleveurs, les plaçant dans une position précaire.Du point de vue des clients, l'interdiction faite par le gouvernement d'exporter du bétail est généralement bien perçue. D'après Hachimou Mouhamadou, un résident de la région de Tahoua située au centre-nord du pays, cette mesure n'est pas inédite.
« Nombreuses personnes manquent de bonne foi et ne se montrent pas équitables envers elles-mêmes. » Cet habitant de Tahoua souligne que « l'interdiction d'exporter le bétail n'est pas une nouveauté au Niger ». "Dans le passé, on a pris des décisions semblables. Les jeunes manquent d'informations, ce qui explique leurs plaintes. Par ailleurs, si l'exportation de notre bétail se fait sans contrôle, un jour les citoyens nigériens pourraient être incapables de faire le sacrifice de l'Aïd el-Kébir." Selon les données fournies par la Banque mondiale, le Niger a exporté environ 4 500 bovins, 7 000 ovins et plus de 1 000 caprins en 2022, principalement vers le Nigeria. Ces exportations représentent près de 4 % des revenus extérieurs du pays, soit près de quatre milliards de francs CFA, hors marché informel.
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