
Pour sa première prise de parole publique depuis son renvoi en novembre 2024, l'ex-Premier ministre malien Choguel Maïga a exprimé de vives critiques à l'égard de la junte militaire en place.
Lors d'une conférence de presse, samedi, à la Maison de la Presse de Bamako, il a expliqué que, près de quatre mois après son départ, il n'avait toujours pas digéré son éviction par les autorités militaires.
L'ancien Premier ministre a notamment dénoncé la gestion de la transition dirigée par le général Assimi Goïta. Selon lui, le pays traverse une période de "tumulte", et il a évoqué des cas de "désobéissance" de la part de certains ministres qui prenaient leurs ordres directement depuis la présidence, en laissant de côté les autres membres du gouvernement, y compris lui-même, dans la prise de décisions cruciales.
Maïga a estimé qu'une atmosphère de confusion et de manque de clarté régnait sur la transition, et il a dénoncé les "arrestations extrajudiciaires" qui se produisaient dans le pays. Il a également appelé les militaires à faire preuve de "rigueur" et de "transparence" dans la gestion du pays, soulignant qu'il était essentiel de créer les conditions nécessaires au retour de l'ordre constitutionnel.
Lors de ses vœux de Nouvel An adressés à ses partisans le 5 janvier 2025, Choguel Maïga avait déjà vivement critiqué le régime militaire, l'accusant de persécuter ses militants. Il a averti que "tout pouvoir qui tombe dans les abus est condamné à l’échec" et a insisté sur le fait qu'on ne pouvait pas gouverner un peuple par la peur. "Même si on met tout le monde en prison, il faut gouverner par la vertu. Tout homme politique qui gouverne par la peur et la terreur finit toujours par échouer", a-t-il ajouté.
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