Un coup de maître pour l’Office central de répression du trafic illicite des stupéfiants (Ocrtis) qui, en une opération stratégique, a mis fin à la cavale de A. Bangoura, l’un des plus redoutables capos de la drogue et chef de gang. L’arrestation de ce criminel notoire marque la fin de six années de traque, qui l’avaient vu se cacher après avoir orchestré une série de cambriolages violents, dont celui au domicile du défunt Khalife général des Mourides. Mais ce n’est pas tout : derrière son arrestation, c’est un réseau criminel tout entier qui a été démantelé, unissant trafic de drogues, vol à main armée et blanchiment d’argent, comme l’a révélé L’Observateur.
L’ascension d’A. Bangoura : Du Cambrioleur au Roi de la Drogue
Originaire de Guinée Conakry, A. Bangoura avait commencé sa carrière criminelle dans la cité Imbécile, où il faisait partie d’une bande d’agresseurs. En mars 2019, ses hommes et lui avaient commis plusieurs cambriolages spectaculaires, dont celui au domicile du Khalife général des Mourides, où ils avaient dérobé 831 000 FCFA. Mais Bangoura n’a pas tardé à étendre son réseau, devenant un acteur majeur du trafic de drogues à Dakar. Il s’associe alors à un cartel international, tissant des liens avec des figures influentes du milieu mafieux.
Une Série de Cambriolages et Une Ascension Criminelle
Les statistiques de ses cambriolages parlent d’elles-mêmes : le 7 mars 2019, Bangoura et son gang attaquent deux magasins au marché HLM, dérobant 94 téléphones portables. Le 13 mars, ils frappent un nouveau grand coup en braquant un commerce nommé Fana Boutique, emportant 5 700 000 FCFA. Après plusieurs autres actes criminels, la Sûreté urbaine de Dakar parvient à démanteler une partie du gang, arrêtant huit de ses membres. Mais Bangoura, alors chef du commando, parvient à fuir et se réfugie en Guinée.
Le Réseau de Drogue : Une Mafia Internationale
Une fois en Guinée, Bangoura ne se contente pas de sa fuite ; il se relance dans le trafic de drogue. Associé à d’autres trafiquants notoires, il étend son influence de Ngor à Mbour, en passant par Ouakam, Yarakh, et jusqu’à la Casamance. Ensemble, ils forment une mafia de drogue ultra-organisée, dotée d’un commando armé qui veille sur les cargaisons de stupéfiants. La logistique du réseau comprend notamment des motos, des armes à feu, des pirogues et des téléphones qui facilitent les échanges.
L’Opération de l’Ocrtis : Un Coup de Filet Magistral
C’est dans ce contexte que l’Ocrtis, par son division opérationnelle, met en place une infiltration méticuleuse. L’opération, menée dans plusieurs localités comme Yarakh, Ouakam et Mbour, permet de démanteler le réseau et d’arrêter A. Bangoura et plusieurs de ses complices. Parmi les saisies impressionnantes figurent 225 kg de chanvre d’une valeur estimée à 29 millions de FCFA, des motos, des téléphones, mais aussi des pirogues et des biens immobiliers liés à des activités de blanchiment de capitaux.
Le Blanchiment d’Argent : Un Réseau Structure
Parmi les saisies notables figure une maison de 25 millions de FCFA à Mbour, appartenant à A. Guèye, un des membres du réseau toujours en cavale. Le blanchiment de fonds illicites s’est avéré être une facette primordiale du business criminel de ce cartel. Les autorités ont ainsi mis sous scellés un arsenal impressionnant de biens et de valeurs, confirmant l’ampleur de leur activité de blanchiment.
Le démantèlement de ce réseau, qui opérera pendant des années dans l’ombre, a non seulement mis fin à la carrière criminelle de A. Bangoura, mais a aussi permis de perturber une grande partie du trafic de drogue à Dakar et dans ses environs. Cette opération est sans conteste une victoire majeure pour l’Ocrtis et pour la sécurité publique, mais elle soulève aussi des questions sur l’ampleur des réseaux criminels opérant dans le pays et leur capacité à infiltrer divers secteurs économiques.
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