Adjoumani : "Nous n’allons pas laisser la chienlit s’installer dans notre pays"

Le porte-parole du RHDP, Kobenan Kouassi Adjoumani, s’est exprimé ce mercredi 2 avril 2025 au siège du parti, situé rue Lepic, face aux journalistes dans le cadre des rendez-vous du RHDP.

L'inclusivité électorale au cœur du débat

Au cours de cette rencontre, Adjoumani a abordé la question de l’inclusivité électorale, en réponse à un récent communiqué des évêques ivoiriens.

« Je suis totalement d’accord avec les évêques, mais il ne faut pas faire d’amalgames. L’inclusivité ne concerne pas des individus en particulier », a-t-il déclaré.

Prenant l’exemple du Sénégal, il a évoqué le cas d’Ousmane Sonko, leader de l’opposition empêché de se présenter à la présidentielle, qui a désigné un candidat de substitution. Une manière indirecte de suggérer que le PDCI et le PPACI pourraient envisager une alternative si Tidjane Thiam était écarté du scrutin.

« Nous demandons une élection inclusive. Si certains partis s’obstinent à ne compter que sur une seule personne, ce n’est pas nous qui les privons de cette inclusivité », a insisté le ministre d’État.

Une opposition critiquée

Concernant la grève des enseignants, Adjoumani a exprimé sa désapprobation :

« Ce n’est pas en faisant des grèves que les solutions seront trouvées. Nous n’allons pas laisser la chienlit s’installer dans notre pays », a-t-il averti.

Il a également affirmé que le RHDP reste serein face aux critiques et menaces de l’opposition.

« Il ne faut pas allumer le feu et vouloir ensuite fuir. Cette année, il ne sera pas question de semer le chaos pour ensuite tenter de quitter le pays en douce », a-t-il prévenu.

Le RHDP et la justice

Adjoumani a aussi répondu aux accusations selon lesquelles le pouvoir utiliserait la justice pour empêcher la candidature du président du PDCI.

« Le RHDP a le dos large, on nous accuse de tout. Mais dans cette affaire, où est notre implication ? Ce sont des militants du PDCI qui attaquent leur propre direction pour dénoncer leur exclusion », a-t-il affirmé.

Il a dénoncé une stratégie de diversion de l’opposition :

« Dès qu’un problème surgit dans un parti, on veut en faire porter la responsabilité au RHDP. Mais nous ne nous mêlons pas des affaires internes des autres formations politiques. Nous avons notre propre stratégie électorale. »

Mamadou Touré, porte-parole adjoint, a renforcé cette position en affirmant que « le RHDP est devenu le souffre-douleur de l’opposition » et son « bouc émissaire ».

« Plutôt que de gérer leurs contradictions internes, certains partis cherchent des échappatoires en accusant le RHDP », a-t-il ajouté.

Tidjane Thiam dans le viseur

Adjoumani a aussi mis en doute la crédibilité de Tidjane Thiam en tant que candidat, soulignant qu’il n’avait visité que « dix villes sur 201 communes » depuis son retour en Côte d’Ivoire.

« Comment un candidat aussi peu présent sur le terrain peut-il nous inquiéter ? » s’est-il interrogé.

Enfin, concernant les six millions d’anomalies relevées par l’opposition sur le fichier électoral, il a balayé ces inquiétudes d’un revers de main :

« Ce sont les tonneaux vides qui font le plus de bruit. »

Dans son allocution, il a également tenu à rappeler les avancées réalisées sous le régime du président Alassane Ouattara.