Enlevé trois semaines plus tôt, l’émir de Gobir, dans l’Est du Nigeria, a été tué par ses ravisseurs, après expiration de leur ultimatum pour le paiement de la rançon. Il s’agit de la première exécution de ce type, depuis celle d’un autre monarque en 2014 par Boko Haram.
Des hommes armés dans le nord-ouest du Nigeria ont tué un influent chef traditionnel qu’ils avaient enlevé trois semaines plus tôt en raison d’un retard dans le paiement de sa rançon, a déclaré mercredi 21 août 2024 un responsable du palais de la victime.
Isa Bawa, l’émir de Gobir, dans l’État de Sokoto, a été enlevé avec son fils alors qu’il se rendait dans sa ville natale de Sabon Birni, près de la frontière avec le Niger, après avoir assisté à une réunion dans la capitale régionale, Sokoto.
Plusieurs États du nord-ouest et du centre du pays le plus peuplé d’Afrique vivent depuis des années dans la terreur de bandits qui font des incursions dans les villages à partir de leurs repaires situés dans une vaste forêt, tuent et enlèvent les habitants et brûlent les maisons après les avoir pillées.
« Son Altesse a été abattue par ses ravisseurs hier (mardi) alors que des négociations étaient en cours pour payer la rançon qu’ils exigeaient », a déclaré à l’AFP Shuaibu Gwanda Gobir, membre du conseil qui choisit les rois dans l’émirat de Gobir.
« Les personnes envoyées pour négocier le paiement nous ont appelés et nous ont informés du meurtre de l’émir après avoir vu son cadavre dans le camp des bandits », a déclaré M. Gobir.
Le fils toujours détenu
Les bandits avaient fixé à mardi la date limite pour le paiement de la rançon et menaçaient de tuer le monarque de 73 ans si l’argent n’était pas versé, a expliqué M. Gobir.
L’assassinat du chef traditionnel souligne le problème de sécurité que posent les bandes criminelles dans la région, forçant de nombreux agriculteurs et éleveurs à quitter leurs terres, mettant ainsi en péril la sécurité alimentaire régionale.
« Notre priorité est désormais d’obtenir la libération de son fils, qui est toujours en captivité », a déclaré M. Gobir.
La police de Sokoto n’a pas répondu à la demande de commentaire de l’AFP.
Les nombreux chefs traditionnels du Nigeria n’ont pas de pouvoirs constitutionnels et leur financement dépend des gouvernements régionaux, mais ils sont d’importants gardiens culturels exerçant une énorme influence sur les populations.
Leur patronage peut être déterminant lors des élections.
L’émir de Gobir est le premier monarque influent à être tué par des bandits.
En mai 2014, des djihadistes de Boko Haram ont tué Idrissa Timta, l’émir de Gwoza, dans l’État de Borno (nord-est), lors d’une embuscade.
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