La tension semble être retombée ce mercredi 2 mai à Bangui en Centrafrique après la journée meurtrière de la veille dans la capitale, au cours de laquelle 16 personnes ont été tuées et une centaine de blessées. La mort de plusieurs personnes, dont un abbé très respecté à l'église de Fatima près du quartier PK5, a entraîné des réactions en chaîne dans toute la ville. Mais ce mercredi, la vie a repris un cours quasi-normal dans la ville.
Ce mercredi 2 mai au matin, au lendemain d'une attaque contre l'église de Fatima qui a fait 16 morts, les véhicules circulaient et les gens vaquaient à leurs occupations à Bangui même si les stigmates de la veille sont encore visibles dans certains quartiers. Dans le quartier PK5, une partie des magasins ont ouvert.
Les appels au calme se sont multipliés, tout comme les condamnations, notamment contre des tentatives d'instrumentalisation de la religion pour faire redémarrer le conflit.
« La population ne doit pas se laisser manipuler. Il y a des gens contre la paix. Ils ne passeront pas », a déclaré le président Faustin Archange Touadéra à l'issue d'une rencontre avec le cardinal Nzapalainga de retour d'un voyage en Europe.
Mardi soir, tout est parti d'un incident entre des gendarmes et un des lieutenants du chef de la milice « Force », un dénommé Moussa « Empereur » qui aurait été blessé par balle dans le quartier Fatima à quelques centaines de mètres du PK5. Ses éléments seraient revenus pour le venger et s'en prendre aux gendarmes.
Laborieux travail de réconciliation réduit à néant
Mais au PK5, des voix s'élèvent pour démentir le caractère délibéré de l'attaque de l'église de Fatima. Selon le comité de prévention des crises du troisième arrondissement de Bangui, les gendarmes, pris sous le feu, auraient trouvé refuge dans la concession de l'église.
« L'église s'est retrouvée entre deux feux mais n'a jamais été ciblée, déclare Djamil Babanani, chargé de communication du comité. Nous déplorons la mort de l'abbé Toungoumalé qui a d'ailleurs toujours été très proche de la communauté du PK5 et la gendarmerie a l'entière responsabilité de cette bavure. »
Mais cette bavure a quand même entraîné une flambée de violence. La foule qui manifestait sa colère en plusieurs points de Bangui a détruit une mosquée, tué deux hommes parce que musulmans, s'en est pris à des structures de santé avant d'être dispersée à quelques centaines de mètres de la présidence.
Ce mercredi matin, le calme était revenu dans la capitale centrafricaine. Mais on peut craindre que le laborieux travail de réconciliation mené depuis des années par des hommes comme l'abbé Toungoumalé, tué mardi, ait pris un sérieux coup dans l'aile.
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