Mercredi 5 juillet, dans la région de Diffa, une zone instable dans le sud-est du pays, l'armée nigérienne a tué, par erreur, 14 paysans qu'elle a pris pour des jihadistes de Boko Haram.
« C’est une bavure militaire qui a coûté la vie à 14 personnes […] des réfugiés et des déplacés qui étaient rentrés dans leur village près d’Abadam, qu’ils avaient abandonné à cause des exactions de Boko Haram, et qui étaient revenus pour préparer leurs champs », a expliqué à l’AFP jeudi Yahaya Godi, un élu de la région de Diffa.
« Ils n’avaient pas prévenu les autorités » alors que c’est une zone rouge interdite d’accès, près de la rivière Komadougou, a détaillé l’élu. Afin de pouvoir lutter contre Boko Haram, les civils présents dans cette zone frontalière entre le Niger et le Nigeria avaient été évacués par l’armée en mai 2015. Cette décision impopulaire chez nombre de déplacés oblige beaucoup d’entre eux à vivre dans des camps. Certains reviennent quand même dans leurs villages pour cultiver, malgré l’interdiction.
L’armée est sur ses gardes depuis les deux dernières attaques dans cette zone
« Les militaires les ont pris pour des combattants de Boko Haram. L’armée est sur ses gardes depuis les deux dernières attaques dans cette zone », a pour sa part indiqué un journaliste local à l’AFP.
Neuf personnes ont été tuées et 37 filles et garçons kidnappés dimanche dans un village de la même région, Ngalewa, lors d’une attaque attribuée à Boko Haram par les autorités.
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