Bilan très lourd après une violente attaque, le 17 février 2023, contre des militaires dans le Nord du Burkina Faso. Le convoi circulait entre Oursi et Déou, lorsque des hommes armés lui ont tendu une embuscade.
Les chiffres officiels provisoires parlent de 51 soldats tués et de plusieurs dizaines portés disparus. Le chef de la junte au pouvoir, le capitaine Ibrahim Traoré, a diffusé un message de soutien, ce 21 février.
Dans un communiqué publié dans la nuit du 20 au 21 février 2023, le président burkinabè a insisté sur sa « détermination intacte » à combattre les jihadistes. Mais le capitaine Ibrahim Traoré a reconnu que l'armée avait été « victime d'une attaque de grande ampleur », et que malgré « une vigoureuse résistance », il y a eu « des pertes en vies humaines ».
Les chiffres sont incertains : 51 militaires tués, au moins 3 blessés évacués. Mais des dizaines de soldats sont portés disparus. « Près de 80 personnes sont encore recherchées », a confié à RFI une source sécuritaire.
Le bilan risque donc de s'alourdir, alors qu'on parle déjà de la plus grave attaque contre l'armée depuis celle d'Inata, qui avait couté la vie à 57 gendarmes en novembre 2021.
Ce week-end, l'armée a conduit une riposte, notamment aérienne, et le ratissage continue. L'état-major a affirmé avoir neutralisé plus de 150 terroristes, dont au moins une partie tentaient de fuir vers le Mali. Au moins sept véhicules armés et des dizaines de motos ont également été détruits.
Une zone où les groupes jihadistes sont actifs
Selon une source militaire, le convoi attaqué le 17 février dernier était parti de Gorom-Gorom, dans la province de l'Oudalan, où l'armée a un détachement permanent.
Ces soldats étaient en fait une relève qui devait se rendre jusqu'à Déou, à moins d'une centaine de kilomètres au Nord-Ouest. Mais ils ont été attaqués avant d'arriver.
« La lutte est âpre. Le combat parsemé d'embûches. Mais notre sursaut patriotique et notre détermination restent intacts », a encore indiqué Ibrahim Traoré dans son message.
La zone où a eu lieu l'attaque fait partie des secteurs où les groupes jihadistes sont actifs, notamment l’État islamique dans le Grand Sahara (EIGS), lié à l'Etat islamique, et le JNIM, qui est une branche d'al-Qaïda. Par le passé, les deux mouvements se sont d'ailleurs affrontés dans cette région principalement boisée, proche des frontières du Niger et du Mali.
Sous la précédente junte du lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, la province de l'Oudalan avait été classée zone « d'intérêt militaire », avec couvre-feu, interdiction de circuler à moto et évacuation de civils pour laisser la place aux opérations de l'armée.
Cette attaque n'est donc pas une surprise, d'autant que les islamistes ont récemment intensifié leurs opérations.
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