
Le procès du putsch manqué de septembre 2015 au Burkina Faso a été suspendu mardi après-midi, après le retrait de tous les avocats de la défense.
A peine débuté et déjà suspendu... Moins de quatre heures après son ouverture, mardi 27 février au matin à Ouagadougou, le procès du putsch manqué de septembre 2015 a été reporté à la mi-mars.
Les avocats de la défense se sont retirés parce qu'ils contestent la légalité du tribunal militaire composé de deux magistrats professionnels et de trois militaires ayant rôle d'assesseurs.
Me Guy-Hervé Kam, un des avocats des parties civiles, a dénoncé une "manœuvre dilatoire" de la défense.
"Le retrait des avocats montre simplement la volonté des accusés de ne pas être jugés. Ils vont utiliser les moyens les plus hasardeux pour faire durer le procès", a-t-il déclaré.
"L'intention est claire, ils ne veulent pas aller à un jugement", a également estimé le président de l'Association des blessés du putsch manqué, Franck Sia.
La "mainmise de l'exécutif sur le tribunal militaire"
Pour sa part, la Nouvelle alliance pour le Faso (NAFA), le parti de Djibrill Bassolé, a dénoncé la "mainmise de l'exécutif sur le tribunal militaire".
"Trop de décisions iniques et arbitraires ont été prises à mon encontre, en violation flagrante de mes droits, pour que je fasse confiance à la justice militaire", a confié Djibrill Bassolé, le 20 février, au quotidien privé "Le Pays".
Pas moins de 84 accusés, dont les généraux Gilbert Diendéré et Djibrill Bassolé, comparaissaient devant un tribunal militaire pour avoir tenté de renverser le gouvernement de transition mis en place après le départ du président Blaise Compaoré en 2014.
Une tentative qualifiée par les Burkinabè de "coup d'Etat le plus bête du monde". Un coup d'Etat qui a fait 14 morts et 251 blessés.
0 Commentaires
Participer à la Discussion
Commentez cet article