La communauté catholique pleure ses morts au Burkina Faso. Ces derniers jours, dix fidèles ont été tués dans des attaques armées dans le nord du pays. La première, survenue dimanche lors d'une messe à Dablo, a coûté la vie à six personnes parmi lesquelles un prêtre. Le lendemain, lundi, quatre nouveaux fidèles ont été assassinés lors d'une cérémonie religieuse dans le village de Singa, dans la commune de Zimtenga. Alors que l'inquiétude gagne les croyants, responsables politiques et religieux appellent à ne pas céder à la division.
Si les femmes et les enfants ont été épargnés physiquement, l'attaque de lundi est encore bien présente dans les esprits. L'abbé Laurent Gansonré est responsable de la paroisse de Bam, dont dépend Zimenga. Il a pu s'entretenir avec plusieurs rescapés de la tuerie. « C'est le désarroi total pour ces populations qui ont vu leurs frères tomber sous le coup de la violence, dit-il. J'avoue qu'ils sont sous le coup du choc et là, nous sommes dans la peur. La peur de se retrouver encore pour louer Dieu et pour exprimer notre foi. »
Face à la crainte de voir ces attaques ciblées se répéter, responsables religieux et politiques appellent les Burkinabè à rester unis. C'est notamment le message du chef de l'État, Roch Marc Christian Kaboré, qui s'est exprimé mardi à l'occasion de la réunion des évêques d'Afrique de l'Ouest à Ouagadougou. « Ces terroristes ont réaménagé leur mode opératoire, a déclaré le président. D'abord, en cherchant à créer des conflits intercommunautaires. Aujourd'hui, des conflits interreligieux. Cela nous interpelle tous, quelle que soit notre religion, quelle que soit notre ethnie, à être soudés. Le Burkina Faso a toujours été réputé comme étant un pays de tolérance de tout point de vue. »
Le maire de Ouahigouya, Boureima Basile Ouedraogo, assure que ces violences ne réussiront pas à semer la division dans la ville. « Cette attaque ne peut pas ébranler la cohésion entre les différentes communautés, affirme-t-il. Je crois que tout le monde comprend ce qu’ils sont en train de nous faire faire. Ils ne peuvent pas mettre les populations dos à dos afin de les amener à nous haïr. »
Fin avril, six autres personnes, dont un pasteur, avaient été tuées dans l'attaque d'une église protestante à Silgadji, dans la province du Soum. Mais la communauté chrétienne n'est pas la seule à faire les frais du terrorisme. À plusieurs reprises, des imams ont été assassinés par des jihadistes dans le nord du pays.
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