L'ex-Premier ministre burkinabè Isaac Zida sera rayé des forces armées nationales pour désertion en tant de paix, a déclaré jeudi le président Roch Marc Christian Kaboré.
"Le général Zida n'est pas rentré (de son exil volontaire au Canada). Il sera passé en conseil de discipline et il sera rayé de l'effectif des forces armées nationales, c'est clair", a déclaré le président Kaboré, dans un long entretien à la télévision nationale marquant son premier anniversaire au pouvoir.
Le général Zida a rejoint en janvier sa famille au Canada à la fin de la transition (décembre 2015) muni d’une permission délivrée par M. Kaboré. Sa permission a expiré depuis le 15 février et le président Kaboré l’a sommé en vain publiquement à maintes reprises de regagner le Burkina Faso.
M. Kaboré, également ministre de la Défense, avait ordonné le lancement de procédures contre lui pour "désertion en tant de paix".
Ancien numéro 2 du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), l'ex-garde prétorienne du président déchu Blaise Compaoré, Zida s’était emparé du pouvoir le 1er novembre 2014 au lendemain de la chute de M. Compaoré.
Après de fortes pressions des partis politiques, d’une partie de la société civile et de la communauté internationale, Zida avait cédé le pouvoir au bout de trois semaines à Michel Kafando, un diplomate à la retraite qui l’a aussitôt nommé Premier ministre. Le régime de transition a pris fin après l’élection de M. Kaboré le 29 novembre 2015.
Mais à quelques jours de la fin de la transition, M. Zida s'est fait nommé général de division en vertu d'une loi, retoquée depuis par le nouveau parlement mis en place avec l'arrivée au pouvoir de M. Kaboré.
En avril, un audit réalisé par l’Autorité supérieure de contrôle d’État et de lutte contre la corruption sur la "gestion de la commande publique" indique qu’au total 63,1 milliards de francs CFA (environ 96 millions d’euros), soit 55,33% du montant global des commandes publiques passées pendant la période de la transition ont été faites sur la base d’ententes directes et d'appels d’offres restreints "en violation massive des textes".
Le rapport accuse nommément M. Zida, dix-huit membres de son gouvernement et des membres de leur famille de s’être fait attribuer des parcelles dans le quartier chic de Ouaga2000, dans le sud de la capitale. Il a depuis renoncé à ses terrains.
AFP
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