L’ancien chef d’état-major de la gendarmerie nationale, le lieutenant-colonel Evrard Somda, est poursuivi pour des accusations de « complot contre la sûreté de l’État, association de malfaiteurs, violation de consignes et incitation à commettre des actes contraires aux devoirs ou à la discipline », a annoncé le parquet militaire le samedi 1er juin à Ouagadougou.
Selon le procureur militaire, le capitaine Ahmed Ferdinand Sountoura, l’enquête débutée fin septembre 2023 a révélé que les lieutenants-colonels Roméo Ouoba et Boubakar Keita ont contacté le lieutenant-colonel Évrard Somda pour lui exposer la situation de certains officiers de leur promotion et d’autres militaires qui seraient traqués par le régime de la Transition.
Le parquet militaire précise que l’ex-patron de la gendarmerie les a dirigés vers le lieutenant-colonel Hamza Ouattara, lui demandant de les écouter et de voir quelles solutions leur proposer.
Les « comploteurs » ont ensuite organisé plusieurs réunions dans le bureau du lieutenant-colonel Ouattara, qui informait régulièrement le lieutenant-colonel Somda de la situation, a ajouté le capitaine Sountoura.
Les instigateurs comptaient sur le soutien de l’Unité Spéciale d’Intervention de la Gendarmerie Nationale (USIGN), des Forces spéciales, de mutins dans différentes casernes, ainsi que sur des Organisations de la société civile et autres mouvements opposés à la Transition, selon le Tribunal militaire.
Ainsi, le commandant Aziz Aouba, commandant des Forces spéciales, le capitaine Christophe Maïga, intérimaire au commandement de l’USIGN, et le chef d’escadron Cheick Omar Ouédraogo ont été impliqués dans le projet et ont participé à plusieurs réunions.
Toujours selon le parquet militaire, l’enquête étant terminée, le juge d’instruction du cabinet n°1 du Tribunal militaire a été saisi du dossier et a mis en examen les cinq officiers impliqués pour complot contre la sûreté de l’État, association de malfaiteurs, violation de consignes et incitation à commettre des actes contraires aux devoirs ou à la discipline.
Ils sont sous mandat de dépôt du juge d’instruction depuis le 6 octobre 2023. Toutefois, le lieutenant-colonel Djassanou Roméo Ouoba, mis en examen dans cette affaire et actuellement en fuite, fait l’objet d’un mandat d’arrêt qui reste à exécuter.
L’enquête a également conduit à l’arrestation du capitaine Ulrich Ouédraogo pour complot contre la sûreté de l’État le 22 février 2024.
Le parquet militaire a assuré que « l’instruction de ces dossiers se poursuit dans le respect des droits de la défense de toutes les personnes mises en examen dans le cadre de ces différentes affaires ».
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