Yaoundé veut soutenir un secteur touché de plein fouet par la chute des cours mondiaux. Mais le Cameroun, qui vient de conclure un accord d’aide avec le FMI, va devoir marcher sur des œufs.
Quarante mesures pour ranimer une filière en état de choc. Le 5 juin, le Conseil interprofessionnel du cacao et du café (CICC), qui regroupe tous les acteurs de l’économie cacaoyère (producteurs, usiniers, conditionneurs, acheteurs, transformateurs et exportateurs), a remis la synthèse de ses propositions au ministre camerounais du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana. Les décisions les plus urgentes seront annoncées en juillet, lors du lancement de la campagne cacaoyère 2017-2018, après les arbitrages de la primature et de la présidence.
La dégringolade du cours mondial, de près de 50 % depuis la mi-août 2016, plonge les producteurs camerounais dans le désarroi. « La vente de dix sacs de cacao rapportait 1 million de F CFA [1 524 euros] il y a un an. Il faut seize sacs aujourd’hui pour obtenir la même somme », explique Emmanuel Alphonse Nguilé, planteur dans le département du Mbam-et-Inoubou, dans le centre du pays. Selon les dernières estimations du CICC, le prix moyen du kilogramme pour les planteurs est passé de 1 400 F CFA au début de la dernière campagne à 900 F CFA aujourd’hui. Il descend même à 650 ou 700 F CFA par endroits. Or, « pour rester à l’équilibre et payer nos charges d’exploitation, nous devons vendre les fèves entre 1 000 et 1 200 F CFA le kilo », estime un producteur.
Découragement des planteurs
Pour faire face aux échéances de remboursement de certains emprunts, certains louent leurs plantations à des personnes inexpérimentées, qui ne sauront pas les soigner. « Il faut craindre qu’un cycle de chute des prix et de baisse de la production (due au mauvais entretien du verger, ce qui affecte le rendement de 400 kg à l’hectare, déjà au plus bas) se mette progressivement en place », observe notre planteur.
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