Pour le gouvernement, le climat social semble plus détendu. Internet paraît du coup, ne plus être «une menace», selon les mots d'Issa Tchiroma Bakary, le porte-parole du gouvernement : «nous avons pris cette décision parce que la menace qu’internet faisait peser sur notre territoire a pratiquement disparu, c’est-à-dire qu’il y a moins de violence, qu’il y a une reprise effective de l’école, les opérations commerciales ont repris normalement, les Camerounais des deux régions vaquent à leurs occupations sans histoire. Fort de ce résultat appréciable, le chef de l’Etat a estimé qu’on devait permettre à Internet de reprendre comme dans le passé».
Rétablissement avec quelques réserves tout de même. Dans un communiqué, ce responsable politique affirme que «le gouvernement se réserve le droit de prendre les mesures appropriées pour éviter qu'Internet ne soit à nouveau utilisé pour susciter la haine et la discorde entre Camerounais». Sur cette lancée, Issa Tchiroma Bakary exhorte les populations à la «vigilance».
Sur place, ce n’est pas vraiment l'enthousiasme, beaucoup restent très sceptiques. Le mécontentement et la frustration sont toujours palpables. A Bamenda et à Buea, on attend des gestes beaucoup plus forts pour atténuer la crise politique et sociale. «Nous ne sommes pas du tout enthousiasmés par cette nouvelle. Nous avons pris l'habitude de l'absence d'Internet. Maintenant, nous attendons la libération des prisonniers afin d'entamer un dialogue. C'est très important. Sans cela, il n'y a aucun sens à dialoguer avec le gouvernement », explique Mochiggle Vaniganssen, responsable du Social démocratic Front (SDF) à Bamenda.
Vigilance observée également par l'ONG Internet sans frontières. L’organisation estime à 4 millions d'euros le montant des pertes liées à cette longue coupure d'Internet.
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