Au Cameroun, les violences dans les régions à majorité anglophone entre l'armée gouvernementale et des groupes séparatistes se poursuivent.
Ce lundi 25 avril, une incursion de l’armée a fait 8 morts à Guzang, dans la région du Nord-Ouest, à une cinquantaine de km de la capitale régionale Bamenda. Ce village se trouve dans une zone réputée contrôlée par les mouvements armés. Les soldats auraient investi les lieux et tué 7 éléments armés et 1 civil.
D’après un observateur, plusieurs mouvements armés opèrent dans cette zone et ont installé des points de contrôle.
« On est le long de l’autoroute qui va jusqu’au Nigeria. Les séparatistes y posent souvent des bombes artisanales pour viser les convois militaires », dit-il. L’armée aurait choisi d’attaquer de nuit. « Les soldats privilégient parfois les opérations nocturnes pour ne pas être repérés par la population qui pourrait avertir les sécessionnistes », confie un observateur.
Selon plusieurs sources, les militaires seraient arrivés à Guzang vers 2 h du matin à bord d’une douzaine de camions, et se seraient fait guider par un indicateur.
« Exécutions extra-judiciaires en toute impunité »
Capo Daniel, un cadre en exil des Forces de Défense Ambazoniennes, explique que le village est contrôlé par un groupe armé local, qui a un accord de coopération avec les ADF.
« Ce site n’était pas bien défendu, avec des combattants peu nombreux et peu équipés », dit-il. Selon lui, l’armée a capturé des séparatistes, elle les a amenés au marché avant de les tuer. Les soldats auraient également neutralisé des éléments installés dans une maison voisine.
« Le gouvernement continue d’utiliser ouvertement les exécutions extra-judiciaires en toute impunité », estime Capo Daniel. Contactées, les autorités camerounaises n’ont pas réagi officiellement.
Le chef séparatiste promet de poursuivre la lutte. Même si l’accord de défense signé il y a quelques jours entre le Cameroun et la Russie l’inquiète.
« Les Russes n’hésitent pas à tirer dans le tas et commettent des exactions en Afrique. S’ils viennent, ça ne fera qu’aggraver la situation », conclut-il.
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