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Candidat à la présidentielle en RDC / Jean-Pierre Bemba : « Les dix ans à la CPI m’ont fait réfléchir»

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Candidat à la présidentielle en RDC / Jean-Pierre Bemba : « Les dix ans à la CPI m’ont fait réfléchir»

 

Fraîchement acquitté par la Cour Pénale Internationale et libéré, après 10 ans d’emprisonnement et de procès, Jean Pierre Bemba a animé sa première conférence de presse. L’ancien chef de guerre et ex-vice-président de la RDC a convié la presse, mardi à Bruxelles, pour se prononcer sur l’actualité dans son pays. Il a en outre accordé une interview à RFI dans laquelle il fait savoir que son passage à la CPI lui a donné à réfléchir. Un extrait de cette interview avec Sonia Rolley.

RFI : Comment expliquez-vous que vous n’avez eu aucune réaction au moment du verdict qui pourtant vous a acquitté ? C’est quand même une image qui nous a surpris. Qu’est-ce qui se passait dans votre tête à ce moment-là ?

Jean-Pierre Bemba : Quand vous êtes assis à la place où je suis assis, vous écoutez jusqu’à la dernière seconde l’énoncé du verdict, cela vous demande une concentration pour bien comprendre ce qui est dit. Donc, peut-être que c’est ce moment-là que vous avez capté, mais j’étais très attentif surtout.

Pourquoi vous portez-vous candidat à la présidentielle ? Pourquoi estimez-vous pouvoir être le candidat unique de l’opposition et seriez-vous prêt à céder votre place si un autre que vous est choisi ?

Pourquoi, d’abord, je voudrais être candidat ? Parce que je considère que ce pays a un défi. C’est-à-dire, sortir un peu de cette contradiction où vous avez un pays qui est très, très riche et avec une population qui est extrêmement pauvre et je pense que la population mérite un autre type de gouvernance dans ce pays. Je crois que chacun a besoin, dans ce pays, la population, d’avoir la sécurité. Plus de 80 groupes armés sillonnent l’est du pays. Les massacres que nous avons vus, que nous avons connus au niveau du Kasaï, au niveau de l’Ituri, aujourd’hui. L’économie est en berne et stagne. Il n’y a pas de perspective d’investissement, d’emploi et de revenu pour les populations. Et c’est mon pays, j’aime mon pays, j’aime ce peuple. Les dix ans que j’ai passés au niveau de la CPI m’ont fait réfléchir. Et oui, je souhaite l’unité de l’opposition sur les candidatures, la candidature au niveau de l’élection présidentielle. Parce que, si nous voulons le changement dans ce pays, nous devons passer par une unité : un seul candidat au niveau de l’opposition. Et je milite pour qu’il y ait un seul candidat au niveau de l’opposition. Et, bien sûr, si ce n’était pas moi, je soutiendrais le candidat qui sera désigné par l’opposition. Ça c’est clair.

Il reste quinze jours, là.

Il reste quinze jours, effectivement, pour déposer les candidatures, mais les élections doivent se dérouler le 23 décembre. Il nous reste, c’est vrai, plus beaucoup de temps pour nous mettre d’accord. J’espère bien rentrer dans mon pays d’ici le 1er aout, rencontrer les différents responsables de l’opposition et pouvoir dialoguer avec eux, leur expliquer que nous n’avons pas le droit, pour ce pays et pour ce peuple, de nous diviser.

Est-ce que vous considérez l’élection comme suffisamment crédible pour pouvoir véritablement y participer ? Parce que, ensemble avec le reste de l’opposition vous avez fait quand même une déclaration qui soulevait des points qui mettent en cause le fondement même et la crédibilité du processus électoral en cours.

Absolument. Dans l’état actuel des choses, beaucoup de problèmes restent à être résolus dans l’organisation de ces élections. Notamment la question du fichier électoral, où plus de 10 millions d’électeurs sont sans empreinte digitale. Et la question également de la machine à voter qui pour nous est inacceptable. Cela dit, nous avons déposé les listes de tous nos candidats à l’élection, tant provinciale, nationale, et prochainement présidentielle, mais nous allons continuer à nous battre avec la Céni pour pouvoir résoudre ces questions. Parce qu’il n’est pas dans l’intérêt de la Céni d’avoir des élections dont les résultats au lendemain des élections soient contestés. Il faut absolument nous trouver une solution à ces questions. Et je suis prêt à dialoguer avec l’opposition et la Céni pour qu’on trouve une solution. Dans l’intérêt de tout le monde, il faut que ces élections soient crédibles et qu’elles soient transparentes.

Donc il n’y a pas de ligne rouge, il n’y a pas de moment où vous vous dites : « Si ces conditions ne sont pas remplies on ne participera pas au scrutin » ?

En tout cas, jusqu’à présent, nous sommes encore dans le débat et dans la discussion. Si on veut des élections apaisées, il faut que tout le monde puisse accepter les conditions dans lesquelles elles se déroulent. Mais à l’heure actuelle, ce qui se passe ne va pas dans le sens de l’apaisement.

Mais justement, au moment où vous avez été acquitté, parmi les réactions de joie, il y avait aussi le côté que, finalement, il allait y avoir un chef de guerre ou un ancien chef de guerre qui allait être face à un chef de guerre et que Joseph Kabila ne pouvait partir que par la force. Est-ce que vous renoncez définitivement au fait d’utiliser les armes, même si le processus électoral se passe mal ?

Depuis 2003, le MLC a quitté son statut de mouvement politico-militaire. C’est inscrit comme parti politique jusqu’à aujourd’hui. Donc la question des armes a été résolue définitivement en juillet 2003, lorsque nous avons rejoint et réunifié le pays, réunifié les armées, réunifié l’administration. Et aujourd’hui, pour nous, c’est le combat et il est démocratique, et je pense, un combat au niveau des urnes.

Même si l’élection n’est pas crédible ou que…

Eh bien nous utiliserons tous les moyens que le droit nous offre, c’est-à-dire d’aller en justice, de porter cela au niveau tant national qu’international et faire valoir nos droits à ce niveau-là.

Les titres et chapô sont de la rédaction

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