Le Mouvement patriotique pour la Centrafrique a décidé de quitter la coalition, principale force militaire non-étatique agissante en Centrafrique, placée sous la direction du FPRC, le groupe de Noureddine Adam.
Le Mouvement patriotique pour la Centrafrique (MPC), emmené par son chef Mahamat Al-Khatim, a annoncé par voie de communiqué qu’il quittait la coalition dirigée par le FPRC (Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique) de Noureddine Adam. Le MPC – constitué de combattants musulmans, notamment des éleveurs peuls, et d’hommes de la région frontalière avec le Tchad – avait intégré la coalition opposée à l’Union pour la Centrafrique (UPC) d’Ali Darassa.
Le « numéro 2 » de Noureddine Adam dans la coalition
Aujourd’hui, le MPC participe à l’ensemble des processus de paix qui existent dans le pays. Au sein de la coalition, qui regroupe différentes tendances et chefs de l’ex-Séléka et quelques anti-balaka, Mahamat Al-Khatim jouait un rôle majeur. Depuis le printemps 2017, il a souvent été décrit comme le « numéro 2 » de cette alliance, après Noureddine Adam.
Le MPC semble vouloir, à en croire le communiqué, se distancier du groupe Révolution et justice (RJ) fondé par Armel Sayo. Les deux groupes, bien que cela semble contre-intuitif, étaient parvenus à une entente cordiale sur le terrain. Le MPC, selon plusieurs analystes, avait, à l’instar d’autres groupes, augmenté sa force de frappe en rejoignant la coalition en 2016.
En revanche, son groupe avait connu une scission en 2017 : des mécontents avaient décidé de quitter le groupe, visiblement fâchés d’assister à des combats internes à la communauté musulmane et dans lesquels la coalition était largement impliquée.
Ancien allié de Bozizé passé à la Séléka
Au-delà des revendications les plus classiques ou des buts d’ordre économiques, le MPC d’Al-Khatim se veut notamment le protecteur des Centrafricains ayant des origines tchadiennes. Le groupe fait aussi parfois allusion au projet politique de création d’une « république de Logone » ou « république de Dar El Kuti ».
Le général Al-Khatim, aussi connu sous le nom de Mamhat Al-Hissen, qui continue d’évoluer dans la région de Sido, près de la frontière tchado-centrafricaine, est un ancien « libérateur » qui entretenait des relations étroites avec l’Agence nationale de sécurité tchadienne et qui a participé au coup d’État de François Bozizé en 2003.
Brouillé avec l’ancien président, il a rejoint la Séléka, dont il a été un des principaux piliers. Il devient vite le chef militaire du FPRC, qu’il quitte durant l’été 2015 pour créer son groupe, le MPC.
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