Après Jean-Marie Michel Mokoko, Norbert Dabira puis Jean-Martin Mbemba, c’est au tour de l’opposant Paulin Makaya de passer devant la justice ce jeudi, devant le tribunal correctionnel [et non devant la cour criminelle comme les autres]. Il s’agit d’un second procès pour le président de l'UPC, suite à de nouvelles accusations puisqu'il a déjà été condamné à deux ans d'emprisonnement pour avoir manifesté en 2015 contre le référendum constitutionnel. Le 1er décembre dernier, après avoir purgé sa peine, Paulin Makaya s'attendait à recouvrer la liberté. Mais à son plus grand étonnement, il a été maintenu en détention, inculpé pour «complicité d'évasion».
Les faits remontent au 29 décembre 2016. Ce jour-là, deux militants qui étaient venus rendre visite à Paulin Makaya en prison sont arrêtés. Paulin Makaya est dans sa cellule, avec son fils Russel, également venu le voir. Une fusillade éclate alors à l'intérieur de la maison d'arrêt. Plusieurs prisonniers s'évadent. «Nous sommes restés là, nous entendions les coups de feu mais nous n'avons pas bougé», témoigne son fils. L'armée arrive ensuite pour sécuriser la prison et rattraper les évadés.
Le lendemain, à la télévision nationale, apparaît Paulin Makaya, menottes aux poignets. On apprend son inculpation pour «atteinte à la sécurité intérieure de l'Etat, assassinats, complicité d'évasion, complicité de détention d'arme». De ces quatre chefs d'inculpations, un seul est finalement retenu, en mars dernier, par l'ordonnance de renvoi de non lieu partiel.
Pour Eloi Destaing Sikoula, le numéro 2 du parti Unis pour le Congo, «toute cette affaire n'est qu'un montage afin de maintenir Paulin Makaya en prison, le museler». Ce que dément le porte parole du gouvernement. Thierry Moungala rappelle le principe de la séparation des pouvoirs et assure que ce dossier n'a fait l'objet d'aucune «interférence politique»
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