L'objectif était de faire le point sur l’état du processus de réconciliation et sur la lutte contre l’impunité, dix ans après la crise post-électorale de 2010-2011. Selon elles, les victimes ont été oubliées par le régime ivoirien et la justice, trop corrompue, ne remplit pas son rôle.
Fin 2010, l'élection présidentielle ivoirienne avait viré à une grave crise meurtrière qui s'étendit jusqu'en mai 2011.
Plus de dix ans après, où en est le processus de réconciliation ?
Et la Côte d'Ivoire est-elle prête pour éviter de sombrer à nouveau dans le chaos ? Pour Alexis Deswaef, vice-président de la Fédération internationale pour les droits humains, il y a encore trop d'obstacles sur la route de la paix durable et de la réconciliation.
La justice et ses magistrats souvent corrompus ou inféodés représentent l'un deux. « On l'a vu lors de nos entretiens. C'est une constante, en on ou en off : la justice en Côte d'Ivoire n'est pas à même de fonctionner. Il y a un problème de moyens, qui est de la responsabilité de l'exécutif. Il y a un sous-financement qui, probablement, arrange bien. Mais il y a aussi et surtout un manque d'indépendance des magistrats », explique Alexis Deswaef au micro de Pierre Pinto.
« Le temps presse pour que le processus de réconciliation soit véritable »
« Il y a une immixion de l'exécutif dans les procédures judiciaires. C'est évidemment une violation flagrante de la séparation des pouvoirs. Il faut que l'État se ressaisisse et mette l'accent sur la reconnaissance et la réparation des victimes » de 2010-2011, poursuit l'avocat qui estime que les prochaines échéances électorales majeures de 2025 ne sont pas à l'abri de nouveaux épisodes de violences.
« 2020 a démontré que les violences reprennent très vite. Dans le monde entier, les expériences le démontrent. C'est l'impunité qui rend ces crimes possibles. Or, la Côte d'Ivoire fait face à des échéances électorales importantes en 2025. Le temps presse pour que le processus de réconciliation soit véritable, avec une vraie réparation et une réconciliation inclusive avec les victimes », conclut Alexis Deswaef.
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