En réaction à la vidéo du sieur Don Giovanni le Slameur
appelant à des violences contre les étrangers en Côte d’Ivoire, le Burkinabè
Moumouni Pograwa a annoncé sur son profil Facebook avoir saisi un collectif
d’avocats avec constitution de partie civile contre l’auteur de la vidéo et
lance un appel à témoin pour retrouver son identité réelle.
« Allez-y chez vous ! (…). Aujourd’hui, nous sommes 25
millions et la Côte d’Ivoire est devenue trop petite pour les Ivoiriens... On
n’a pas besoin de vous. Vous pouvez venir faire du tourisme… ». Ces propos ont
été tenus par un certain Don Giovanni le Slameur dans une vidéo de 7 minutes 44
secondes publiée sur Facebook, ce week-end. Il accuse notamment les étrangers
d’exproprier les ivoiriens et de s’immiscer dans la politique ivoirienne Dans
un ton un peu plus menaçant, il prévient « (…) un jour, vous allez apprendre ce
qui arrive aux gens qui se mêlent un peu de tout ».
Un appel à témoin lancé
Dans une publication sur son profil Facebook, Moumouni
Pograwa, président du mouvement CLM de la diaspora burkinabè annonce avoir
saisi un collectif d’avocats avec constitution de partie civile contre l’auteur
de la vidéo qui appelle « à des violences et au génocide contre les étrangers
en Côte d’Ivoire ». Mais pour que la procédure soit enclenchée, les avocats
doivent disposer du nom à l’état civil de l’auteur de la vidéo. Moumouni
Pograwa a donc lancé un appel à témoin à tous ceux qui maîtrisent l’outil
Facebook pour identifier celui qui se cache derrière le nom Don Giovanni le
Slameur. Il a également exhorté le procureur de la république de Côte d’Ivoire
à s’autosaisir de l’affaire et appelé les communautés étrangères qui souhaitent
s’associer à cette action.
La hantise des événements de Tabou
De leur côté, des leaders de la communauté burkinabè
contactés en Côte d’Ivoire, dimanche soir, ont exprimé leur crainte face à la
question. Pour eux, les évènements de Tabou en 1999, pendant lesquels les
Burkinabè ont fait l’objet d’une chasse à l’homme dans l’extrême Sud-Ouest de
la Côte-d’Ivoire, sont encore vivaces.
D’autres pensent cependant que ce sont des cas isolés qui ne
sauraient être pris comme la pensée de l’Ivoirien. « En Côte d’Ivoire, on n’a
pas de distinction ; on se marie entre Burkinabè et Ivoirien, on cogère des
entreprises. Donc, il faut considérer cette vidéo à sa juste proportion et
travailler tous ensemble à ce que le pays soit un havre de paix comme il l’a
toujours été », a réagi un Burkinabè résidant à Abidjan.
Le président du Faso interpellé
Au-delà de l’indignation qu’a suscité la vidéo, l’internaute
Adama Guebré, dans un post sur Facebook, a appelé les compatriotes burkinabè
vivant aux Etats Unis à saisir la justice américaine car « il est inacceptable
cette condescendance, d’incitations à la haine à l’assassinat et à un génocide
contre un peuple » pour une personne qui vit aux États-Unis.
Le médecin Moumouni Niaoné connu sur Facebook sous le nom «
Imhotep Mn » a interpellé le président du Faso à réagir le plus vite possible
avant que l’irréparable ne se produise. Il a proposé que Roch Kaboré invite
l’ambassadeur Ivoirien pour lui remettre une lettre pour le président Alassane
Ouattara et qu’il appelle l’ambassadeur burkinabè « pour voir clair sur la
situation réelle des compatriotes ». En réponse à son appel, un autre
internaute dira que la voie diplomatique ne peut prospérer car les autorités
burkinabè ne peuvent demander des comptes à la partie ivoirienne vu que les
propos tenus n’engagent pas cette dernière et n’ont pas été tenus par un
officiel ivoirien.
Qu’à cela ne tienne, les autorités burkinabè et ivoiriennes
sont interpellées sur la question. Le concept de l’ivoirité a fait plus de mal
que de bien aux deux pays frères et il faut étouffer le mal dans l’œuf pendant
qu’il est encore tant à l’orée des élections prochaines.
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