Le chef de l'Etat a remanié son gouvernement mardi 5 juin, conséquence de la désignation de son ministre de la Justice Joseph Djogbenou pour siéger à la Cour constitutionnelle. Cette dernière a d'ailleurs été installée ce mercredi. Patrice Talon a donc nommé un nouveau Garde des Sceaux et en a profité pour réajuster son équipe. Seulement trois ministères sont concernés. Mais les choix du président ne sont pas anodins.
Il s'agit d'un remaniement a minima qui s'apparente plutôt à un réajustement. Il touche les ministères de la Santé, des Infrastructures et de la Justice et se solde par deux entrées et un changement de portefeuille.
Les choix du président sont politiques et stratégiques. Au ministère de la Justice, il installe un autre « lieutenant Talon ». Il s'agit de l'avocat Sévérin Quenum. Comme son prédécesseur Joseph Djogbenou, il a été conseil de Patrice Talon quand celui-ci était encore homme d'affaires et au moment où l'ancien président Boni Yayi l'avait accusé d'avoir cherché à l'empoisonner.
Au ministère de la Santé, c'est un gynécologue, jeune professeur agrégé, qui est nommé. Il est aussi syndicaliste mais classé parmi les modérés. Rappelons que les premières frondes sociales sous la gouvernance Talon sont venues de ce secteur et en période de réformes, un tel profil peut aider.
Enfin, le président a débarqué son ministre des Infrastructures. Il n'aura tenu que huit mois. Pour lui succéder, le président a changé de place celui qui était, avant le remaniement, ministre de la Santé. Alassane Seidou est médecin. Pour qu'il atterrisse au ministère des Infrastructures, son ancrage politique dans le nord a certainement joué, nous sommes à dix mois des élections législatives.
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