Marie-Edith Douzima, l'avocate des victimes du procès de Jean-Pierre Bemba, est arrivée mardi 12 juin au soir à Bangui, alors que l'ancien vice-président congolais venait d'apprendre sa libération provisoire. S'il lui manquait les éléments pour s'exprimer sur la décision de la Cour pénale internationale, elle revient sur le verdict de vendredi.
Après une dernière plaidoirie à défendre, les 5 229 victimes des tueries, viols et pillages des hommes du Mouvement de libération du Congo (MLC), Marie-Edith Douzima est arrivée hier après-midi à Bangui, déçue et en colère par la décision en appel de la CPI, acquittant Jean-Pierre Bemba. « La décision qui a été rendue vendredi, j'en suis dégoûtée et je ne me cache pas le visage en me disant que c'est une décision purement politique », affirme l’avocate.
Lors de ce procès en appel, dont la décision a été prise à la majorité des juges, trois sur cinq, l'avocate estime que c'est la crédibilité de la Cour qui est désormais remise en cause. « Acquittement, non. Diminution de peine, on pourrait comprendre. Mais le laver de toutes responsabilités comme si rien ne s'était passé... Ce qui est curieux, c'est qu'ils reconnaissent qu'il y a eu des crimes perpétrés par ses éléments, mais Bemba n'est pas responsable. Comment vous pouvez comprendre ça ? », questionne Marie-Edith Douzima.
A Bangui, on est forcément déçu et cette décision n'inspire pas confiance pour les prochains procès qui auront lieu, notamment ceux concernant la dernière crise qui a commencé en 2013. « La CPI représentait un espoir, un grand espoir pour les victimes. Aujourd'hui, cet espoir a disparu. C'est comme si on avait tué pour la deuxième fois, comme si on avait violé pour la deuxième fois, comme si on avait pillé pour la deuxième fois ».
Pour le moment, la question d'éventuels recours se pose toujours, afin que les victimes de ces crimes reçoivent enfin réparations.
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