Remarquée par la critique dès la parution de son premier ouvrage, la Zimbabwéenne Petina Gappah propose avec son premier roman, Le livre de Memory, un récit sophistiqué et dramatique où se mêlent les fragilités des sociétés contemporaines avec des interrogations intemporelles sur la vie, le désir, la puissance et l’impuissance des Etats modernes.
Diplômée en droit de l’université de Cambridge, Gappah travaille parallèlement à Genève comme juriste internationale. « Gappah est un excellent écrivain et l’étoile ascendante de la littérature zimbabwéenne », avait écrit J.M. Coetzee, Prix Nobel de littérature, lors d’une recension en 2009 de son recueil de nouvelles, An Elegy for Easterly (traduit en français sous le titre Les Racines déchirées, aux éditions Plon).
Ce premier ouvrage, qui a fait connaître Petina Gappah et qui lui a valu le prestigieux Guardian First Book Award, était sans doute l’un des textes littéraires les plus remarquables de ces dernières années en provenance de l’ancienne Rhodésie du Sud. Ce pays constitue, avec le Nigeria et l’Afrique du Sud, la « Silicon Valley » de la littérature africaine anglophone.
A travers des évocations puissantes et poignantes du Zimbabwe contemporain, ce volume composé de treize nouvelles révélait les promesses d’une voix émergeante. Le Livre de Memory que Petina Gappah a fait paraître depuis et qui a été publié en traduction française à la rentrée littéraire de l’automne 2016, confirme le talent de cet auteur. Le livre plonge le lecteur dans l’univers cruel des pays en développement, peuplé d’êtres condamnés à la pauvreté et à la fragilité. Certains réussissent quand même à résister et à ne pas céder au désespoir, malgré les promesses trahies et les rêves déchus.
A travers un récit de perte et de réconciliation, raconté à la première personne par une narratrice victime autant de l’Histoire que de la biologie, ce premier roman restitue le bouillonnement du vécu zimbabwéen, derrière le rideau de fer de la dictature. Lire la suite
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