Cinq organisations mettent en garde le gouvernement centrafricain contre une amnistie des combattants des groupes rebelles.
Mettre les groupes armés à l'abri des poursuites pénales "serait incompatible avec l'obligation pour le gouvernement de juger les responsables des graves crimes internationaux devant les mécanismes habilités", avertissent cinq organisations de défense des droits de l'homme.
Il s'agit d'Amnesty International, de Human Rights Watch, de la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH), de la Ligue centrafricaine des droits de l'homme et de l'Observatoire centrafricain des droits de l'homme.
"L'impunité n'a jamais constitué une solution durable pour les crises récurrentes", déclarent-elles dans un communiqué conjoint.
Les rebelles centrafricains réclament une amnistie générale, dans le cadre d'une médiation menée par l'Union africaine.
"Il est impensable que des personnes responsables et complices des crimes les plus graves puissent s'arroger une amnistie à la table des négociations, et cette idée doit être rejetée sans condition par le gouvernement", déclare, dans le communiqué, Mathias Morouba, avocat des victimes de violences imputées aux rebelles et président de l'Observatoire centrafricain des droits de l'homme.
Plusieurs chefs rebelles centrafricains sont cités dans des rapports d'enquête de l'ONU. D'autres sont sous la menace d'un mandat d'arrêt et une Cour pénale spéciale (CPS) a été mise en place à Bangui pour juger les crimes de guerre et les crimes contre l'humanité commis depuis 2003 en République Centrafricaine.
La CPS est sur le point d'engager ses premières enquêtes après l'adoption en mai de son règlement de procédures et de preuves. Elle opère avec le soutien de la communauté internationale.
Un dialogue politique entre l'Union africaine et les groupes armés est prévu lundi 27 août, dans le but de trouver un accord politique et de mettre fin aux violences.
La République Centrafricaine est ravagée par des combats incessants entre des groupes armés qui cherchent à contrôler des territoires et leurs ressources. Une partie du territoire centrafricain échappe au contrôle de l'Etat.
0 Commentaires
Participer à la Discussion
Commentez cet article