A Dakar, l'effondrement d'un mur suite à une bousculade au stade Demba-Diop lors de la finale de la Coupe de la Ligue de football entre les clubs de Ouakam et de Mbour, a fait au moins 8 morts par asphyxie et des dizaines de blessés, samedi 15 juillet. Le gouvernement sénégalais a publié ce dimanche un communiqué dans lequel il annonce un certain nombre de mesures.
Le gouvernement sénégalais interdit notamment toutes les activités sportives ou culturelles pendant la campagne électorale. Cette campagne pour les législatives du 30 juillet est d’ailleurs à l’arrêt ce dimanche sur décision des grandes coalitions politiques elles-mêmes.
Le gouvernement a également annoncé l’ouverture prochaine d’une information judiciaire afin d’établir les responsabilités du drame. Le stade Demba-Diop de Dakar est d’ailleurs fermé au public depuis ce dimanche matin pour les besoins de cette enquête.
« J'ai ordonné l'ouverture sans délai d'une enquête rigoureuse qui permettra de situer toutes les responsabilités, d'identifier les fautifs et de transmettre sans délai les conclusions de l'enquête à la justice », a déclaré le président Macky Sall dimanche, rappelant que « le milieu sportif n'est pas un terrain d'expression de la violence ».
Le drame s'est produit lors de la finale de la Coupe de la Ligue de football entre les clubs de Ouakam et de Mbour au stade Demba-Diop de Dakar. Durant la prolongation, alors que le Stade de Mbour menait 2 à 1, des échauffourées entre supporters ont éclaté au niveau de la tribune découverte, provoquant une grande bousculade. Un mur s'est alors effondré. Bilan : huit morts et plusieurs dizaines de blessés.
Les blessés sont pour beaucoup de retour chez eux. A l'hôpital de Grand Yoff les urgences sont vides, le personnel explique que moins de cinq blessés légers sont encore sur place. L'hôpital principal accueille en revanche les blessés les plus graves, moins d'une dizaine, mais là aussi une majorité d'hospitalisés sont sortis et il ne reste, selon le Samu sénégalais, qu'une quinzaine de spectateurs du stade Demba-Diop. Les blessés seront « pris en charge totalement par l'Etat et les familles des personnes décédées seront accompagnées », a également assuré le chef de l'Etat.
La sécurité en question
Une première rencontre a eu lieu en urgence dès samedi soir entre le directeur la Ligue de football, le ministre des Sports et les représentants de la police. Tous sont la cible de nombreuses critiques, notamment en raison du problème récurrent de violence dans les stades. Les affrontements entre supporters sont quasi-systématiques lors des grandes rencontres à Dakar. L’état des infrastructures et de la présence policière est également mis en cause.
La Ligue de football professionnel dit réfléchir à des solutions pour sortir la violence des stades. Saër Seck, son président, a réuni ce dimanche ses proches collaborateurs avec lesquels il a étudié les rapports produits suite au drame par la police, les clubs, l'arbitre et la commission d'organisation du match.
« Ça fait déjà un bon moment que nous essayons de prendre un certain nombre de dispositions, que nous programmons des sessions de sensibilisation et de formation des supporters, que nous évoquons de manière régulière la formation de stadiers... [Samedi] on a été rattrapé par une réalité terrible, nous en prenons la mesure », assure-t-il.
Samedi soir, ce sont les violents assauts des supporters du club de Ouakam qui ont conduit à l'affaissement d'un pan de mur après un mouvement de panique. Dans le quartier où se trouve le siège du club, des supporters ouakamois condamnent ce déchaînement de violence, et demandent un meilleur encadrement. « Nous aussi les jeunes supporters on a beaucoup de choses à apprendre, on ne sait pas comment faire pour supporter, souligne l'un d'entre eux. Certains pensent qu'on peut faire ce qu'on veut, mais il y a une façon de supporter aussi. Ce n'est pas en lançant des pierres. »
La police se décharge elle de toute responsabilité. Elle refuse de donner le nombre exact d’agents déployés lors du match, mais assure qu’ils étaient suffisamment nombreux. Mais les témoins qui ont vécu l’effondrement de ce pan de mur disent que la police était dépassée.
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