Uhuru Kenyatta est en tête face à Raila Odinga, selon des chiffres encore provisoires publiés par la Commission électorale ce mercredi 9 août, portant sur les résultats de 94% des bureaux de vote. La coalition d'opposition ne reconnaît pas ces chiffres provisoires, Raila Odinga juge que « le piratage a affecté la crédibilité des élections ».
« L'élection kényane 2017 est une fraude et le piratage a affecté la crédibilité de cette élection. Ces résultats sont faux, c'est une imposture », a accusé Raila Odinga lors d'une conférence de
presse ce mercredi matin. L'opposant historique kényan affirme détenir des preuves de l'intrusion de pirates informatiques dans le système de la Commission électorale (IEBC), mardi dans l'après-midi. Preuve qu'il refuse cependant de rendre public afin, dit-il, de « protéger [sa] source ».
Selon des résultats provisoires disponibles à 9h30 T.U. sur le site de la Commission électorale - et portant sur le dépouillement de 94% des bureaux de vote -, le président sortant Uhuru Kenyatta est crédité de 54,38% des suffrages, soit dix points de plus que Raila Odinga (44,75%).
Quelques heures avant la publication de ces chiffres, dans la nuit, le camp de Raila Odinga avait déjà reproché à la Commission électorale indépendante (IERC) de ne pas être assez transparente et de ne pas communiquer ses procès-verbaux (PV) qui seraient susceptibles de confirmer les chiffres transmis électroniquement et diffusés en temps réel sur le site internet de la Commission.
Le directeur général de l’institution, Ezra Chiloba, a alors répondu que les résultats affichés étaient bien basés sur les fameux PV et que le décompte allait continuer.
Situation tendue
Depuis hier soir, le chef de l’Etat fait la course en tête devant son principal adversaire, mais avec des premiers chiffres à regarder avec beaucoup de prudence. Il restait alors encore 30% des voix à compiler. Tout était encore possible, et avec l’opposition qui conteste avant la fin de cette compilation, la situation se tend.
« Nous entrons désormais dans la phase la plus critique du cycle électoral », avait prévenu le chef de l'IEBC, Wafula Chebukati, en début de soirée, hier, appelant les Kényans à la patience. La commission électorale a justifié son choix de poursuivre la diffusion régulière des résultats partiels par souci de « transparence envers les électeurs et le peuple kényan ».
En 2007, les protestations après les résultats avaient entraîné une terrible crise. Les violences avaient fait plus de 1 000 morts et un demi-million de déplacés. En 2013, Raila Odinga, qui était déjà candidat, avait contesté et porté l’affaire devant la Cour suprême, mais sans succès.
Le taux de participation n'a pas encore été communiqué par l'IEBC. Six autres petits candidats étaient en lice dans cette élection et leurs voix ne pesaient pas plus d'1% au total, toujours selon les résultats partiels de la Commission électorale.
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