
Dans sa dernière note mensuelle, le bureau conjoint des Nations unies aux droits de l'homme faisait état en quelques lignes de la découverte dans le territoire de Djugu en Ituri en mars dernier de cinq présumés sites de fosses communes, des tombes collectives creusées par les villageois pour enterrer les victimes des massacres, ce que démentent aujourd'hui les autorités locales.
Pas un mot sur la découverte de ces fosses lors de la conférence hebdomadaire de la Monusco à Kinshasa, l'information se trouvait au milieu d'une note transmise par email à la presse. « Parce qu'il ne s'agit que d'allégations », expliquait alors une source onusienne. Une autre parlait d'un « oubli ». Quand l'information finit par sortir le lendemain sur le fil des agences de presse, le gouverneur de la province, Abdallah Penembaka, dément ces allégations devant les médias locaux : « Personnellement, je ne reconnais pas qu'il y ait des fosses communes dans cette contrée parce partout, lorsque l'on a appris qu'il y a eu des tueries, nous avons mis des moyens à la disposition des autorités locales pour que nos concitoyens soient enterrés dignement. »
Pour le député d'Ituri, Dhetchuvi Matchu, démentir l'existence des fosses, notamment creusées par les villageois pour enterrer les victimes de massacres, c'est nier l'évidence. « Je ne sais pas s'ils veulent faire passer ces massacres comme inexistants. Parce que si on enterre les gens un à un, on dirait que c'est un cimetière. Mais maintenant que les gens sont enterrés dans les fosses communes, ça devient compliqué parce que ça devient une preuve qu'il y a eu un massacre massif de populations civiles. »
A Bunia, c'est l'auditorat militaire qui est en charge des enquêtes sur les différents massacres commis depuis décembre. Des magistrats militaires sont déjà déployés sur le terrain pour vérifier toutes ces allégations, promet une source officielle congolaise.
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