En Éthiopie, le cerveau présumé des cinq assassinats politiques a été abattu par l'armée, ce lundi 24 juin après-midi. C'est la télévision officielle qui l'a annoncé. Le brigadier général Asaminew Tsige est présenté, par les autorités, comme le responsable de ce qu'elles estiment être une tentative ratée de coup d'État en région Amhara.
Asaminew Tsige faisait sensation lors de ses interventions publiques. Ses propos abrupts avaient le don de glacer le sang de ses adversaires. Ainsi son « conseil » au peuple amhara de « s'armer » pour se défendre, lancé une semaine avant le drame du week-end dernier.
Il faut dire que ce général de brigade n'avait jamais caché sa radicalité. C'est d'ailleurs ce qui lui avait valu de passer neuf ans en prison, manifestement dans des conditions éprouvantes. Lui-même affirmait avoir perdu l'usage d'un œil sous la torture. Son crime, selon le gouvernement de l'époque : déjà un projet d'assassinats politiques. Le général avait en effet rejoint une coalition d'opposition basée dans l'Érythrée rivale dans la foulée des troubles post-électoraux de 2005.
Après sa libération l'année dernière, rétabli dans son grade, il était devenu le chef de la sécurité de sa région natale. Une nomination en forme de gage pour la frange radicale de la jeunesse amhara, enragée par ce qu'elle considère comme une « marginalisation » d'un peuple qui a régné sur l'ensemble éthiopien durant la grande part du 20e siècle.
Selon une source officielle, son projet d'armer une milice nationaliste aurait été le coup de menton de trop, qui aurait finalement provoqué sa chute brutale lundi, quelque part dans la banlieue de Bahir Dar.
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