Yaya Jammeh a accepté de quitter le pouvoir en Gambie. Dans un message télévisé, diffusé hier soir, vendredi 20 janvier, il a assuré avoir pris cette décision pour éviter un bain de sang et au nom de l’intérêt du peuple gambien.
Mettant fin à de longues semaines d’incertitudes et, surtout, à un dernier round de négociations au cours duquel le désormais ex-chef de l’État gambien a vu toutes ses exigences rejetées par la Cedeao. Sauf une : que son intégrité physique soit assurée sur le chemin de son départ en exil en Guinée. C’était sa dernière demande.
La seule garantie offerte par les présidents guinéen et mauritanien, Alpha Condé et Abdel Aziz, qui ont obtenu l’accord avec Jammeh au bout de cinq heures de négociations éreintantes. C’est que le prédécesseur d’Adama Barrow a joué avec les nerfs de ses hôtes en multipliant les exigences. Il réclamait l’amnistie, voulait conserver tous ses biens ainsi que son statut d’ancien chef d’État sans compter qu'il souhaitait rester à Kanilaï, son village natal, qui était à ce moment-là encerclé par les troupes de la Cedeao.
Ces propositions ont été rejetées par Barrow et l’Organisation régionale. Jammeh revient à la charge pour demander la présence, au cours des négociations avec Condé et Abdel Aziz, d’Amadou Samba, un homme d’affaires qui lui était proche et qui l’a lâché pour se réfugier au Sénégal. Encore un refus de la Cedeao. À 13 heures, Jammeh décide de suspendre les négociations pour la prière du vendredi. Les négociations reprendront, mais les Présidents mauritanien et guinéen montent au créneau pour faire comprendre à leur hôte qu’il devait se décider une bonne fois pour toutes avant leur départ.
La Cedeao envoie un message : dès que les deux chefs d’État quittent Banjul sans obtenir la reddition de Jammeh, les troupes stationnées sur le sol gambien et autour entreront en action. Le prédécesseur de Barrow comprend que les dés sont pipés. Qu’il ne lui reste qu’à s’emparer de la dernière perche qui lui est tendue pour éviter de finir soit comme Laurent Gbagbo, arrêté et livré à la CPI, soit comme Khaddafi, mort. Il accepté de quitter la Gambie avec sa mère, Asombi Bojang, qui était en larmes.
(Source : Libération)
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