Pionnier en matière de franc-maçonnerie africaine et notamment féminine, le Liberia est de nouveau dirigé par un président initié : George Weah. Sa vice-présidente, Jewel Howard-Taylor, est membre de la même confrérie.
Perché tout en haut de Benson Street, au cœur de Monrovia, le temple maçonnique libérien domine la capitale. La vue est incomparable depuis cet imposant édifice construit en 1902, aujourd’hui en rénovation. Après des années de difficultés, les francs-maçons du pays espèrent retrouver de leur superbe. George Weah, le nouveau chef de l’État, et Jewel Howard-Taylor, sa vice-présidente, sont en effet membres de la confrérie. Cette dernière fut même la maîtresse de sa chapelle maçonnique.
Cette élection marque ainsi le retour de la franc-maçonnerie à la tête de l’État, dans un pays où, fait exceptionnel en Afrique, elle a pignon sur rue. En effet, si Ellen Johnson-Sirleaf, l’ancienne présidente, a souvent été dite franc-maçonne, il n’en est rien.
Première loge féminine d’Afrique
Dès l’indépendance, la confrérie a été intimement liée au pouvoir. Et plus particulièrement à celui des « Congos », cette élite composée de descendants d’Africains-Américains qui, bien que minoritaire, tenait les leviers de la politique. Trop peut-être. Alors que deux de ses présidents, William Tubman et William Tolbert, ont été grands maîtres de la loge libérienne, l’assassinat de ce dernier et de plusieurs de ses ministres en 1980 par Samuel Doe a marqué le début de la marginalisation de la franc-maçonnerie, tant masculine que féminine.
Fondée en 1887, vingt ans après la loge masculine, par les épouses de ses membres, l’Ordre de l’étoile orientale fut la première loge féminine d’Afrique. Elle reste aujourd’hui largement composée des femmes, sœurs et cousines des francs-maçons et est sous leur influence : il faut leur cooptation pour y être introduite.
Dirigée par Izetta Sombo Wesley, la première femme à diriger la Fédération libérienne de football, elle est forte d’un millier de membres – pour 3 500 homologues masculins environ. Trois fois par an, dans de rares moments de mixité, ils défilent ensemble dans les rues de Monrovia. Leur engagement suscite encore les fantasmes et la méfiance, mais il est à nouveau parfaitement assumé.
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