Le Gabon a célébré vendredi dernier la première édition de la journée nationale de l'or. Pour la circonstance, le gouvernement qui a décidé depuis l'année dernière de faire de l'or « une substance stratégique de son développement », a réuni à Libreville des orpailleurs et des patrons des multinationales qui viennent de s'implanter dans le pays dont 20% du territoire seulement ont été explorés. Au-delà de la fête, les orpailleurs qui tiennent le secteur depuis des années sont inquiets.
« Dans tous les cours d’eau de nos villages, il y a des poches d’or un peu partout dans le Gabon. » Cette omniprésence de l'or justifie l'existence des milliers d'orpailleurs dans le pays. Ces derniers ont longtemps opéré librement. Aujourd'hui, ils sont inquiets suite aux nouvelles ambitions de l'État.
« Nous exploitons l’or depuis 1932 à Itéké, qu’est-ce que l’État a à s’intéresser à l’activité de l’or maintenant ? » questionne un orpailleur. « Est-ce que l’or que nous allons récolter, nous pourrons le vendre librement ? Est-ce que l’État va imposer quelque chose ? » interroge un autre.
Plus inquiétant aussi, l'arrivée des multinationales dans le secteur. « Imaginons qu’un orpailleur, lorsqu’il exploite sa petite mine qui lui rapporte au moins 200, 300 000 francs par mois et une grande société arrive et lui propose 100 000 francs tout en l’exploitant lui et la mine. C’est inquiétant ! »
Christian Magnagna, ministre des Mines tente de rassurer tous les acteurs. « L’objectif, c’est la transparence, sortir de l’informel, afin que la production gabonaise monte en grade et la substance de l’or profite au plus grand nombre sur l’étendue du territoire national. »
Le Gabon produ it environ une tonne d'or par an. Largement en deçà de la réalité puisqu'environ 4 tonnes d'or sortent illégalement du pays chaque année, selon le ministre Magnagna.
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