Depuis sa volte-face relativement au verdict des urnes, Yaya Jammeh est l’objet de déceptions, de vives critiques et même de menaces de la part de la communauté internationale. Et pourtant, à y voir de prêt, après analyse et avec un peu de bon sens, force est de comprendre que le Président sortant n’a pas totalement tort de remettre en cause les résultats de la présidentielle.
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De prime abord, personne n'a astreint Jammeh à reconnaître sa défaite (?) lors du scrutin du 1er décembre dernier. Il l'a fait parce qu'il est soucieux des lois de son pays. Il l'a fait de bonne foi pensant que la Commission électorale indépendante (CEI) a fait un travail professionnel et sans reproche. Celui qui a fait 22 ans au pouvoir était prêt à partir quand cette même CEI gambienne a estimé qu'il y a eu des erreurs dans la comptabilisation des voix.
A partir de ce moment, Jammeh est clairement dans ses droits d’exiger le recomptage des voix ou du moins l'organisation d'un nouveau scrutin sans "tâche" comme il le dit lui-même. C'est ce qu'aurait fait tout homme normal et soucieux de la transparence et de la légalité même si l'homme n'est pas reputé pour son sens démocratique...
En outre, à toute fin utile, il est bon de savoir qu'appeler et féliciter son adversaire qui a gagné une élection n'est pas un acte juridique (Yahya Jammeh l'a pourtant fait en direct devant les caméras de la télévision nationale). Loin s’en faut. Cela ne vaut rien et n'a aucune base légale et juridique. En d'autres termes, ce n'est pas un argument suffisant pour exiger la démission de Jammeh ou de le traiter de dictateur.
Espérons que la Gambie ne s'enlise pas dans une crise aigue comme seule l'Afrique en a le secret !
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