Le chef de l’Etat a décidé de valider officiellement la version selon laquelle le communiste Maurice Audin est mort après avoir été torturé par l’armée française pendant la guerre d’Algérie.
La décision est historique. Pour la première fois, la responsabilité de l’armée française va être reconnue dans la disparition de Maurice Audin, un jeune professeur de mathématiques disparu à Alger en 1957.
Dans une déclaration que l’Élysée s’apprête à communiquer, le président de la République a décidé “qu’il était temps que la Nation accomplisse un travail de vérité” sur cette affaire, affirmant que “Maurice Audin a été torturé puis exécuté ou torturé à mort par des militaires”.
Victime “d’un système”
Selon le député LREM, Cédric Villani, Emmanuel Macron devrait se rendre à la mi-journée chez la veuve de Maurice Audin. “Il va reconnaître que la vérité est que Maurice Audin faisait partie de tous ceux qui ont été victimes d’un système”, a-t-il ajouté sur France Inter.
Maurice Audin, 25 ans, militant communiste et partisan de l’indépendance de l’Algérie, a été arrêté le 11 juin 1957 chez lui à Alger, devant sa femme et ses trois enfants. Quelques jours après, les autorités françaises ont indiqué à son épouse qu’il s’était évadé, sans plus de précision. Josette Audin, elle, n’a plus jamais revu son mari.
“On a tué Audin”
En 2014, dans un document sonore posthume, le général Paul Aussaresses qui a livré la bataille d’Alger donne une toute autre version : “On a tué Audin […] On l’a tué au couteau pour faire croire que c’était les Arabes qui l’avaient tué”, rappelle France Inter.
François Hollande avait alors déclaré que tout concordait pour affirmer que Maurice Audin ne s’était pas évadé mais était mort durant sa détention. Un premier pas vers la reconnaissance de l’usage de la torture par l’armée française pendant les heures sombres de la guerre d’Algérie.
Le chef de l’Etat va également appeler toutes les personnes qui ont pu connaitre les circonstances de la mort de Maurice Audin à s’exprimer librement “afin d’apporter leur témoignage et conforter ainsi la vérité”.
AFP
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