En Guinée équatoriale, la justice a prononcé le 26 février la dissolution du principal parti d'opposition, Citoyens pour l'Innovation. Il est reproché au seul mouvement contestataire à siéger au Parlement d'avoir porté atteinte à la sécurité de l'Etat. Des dizaines de ses membres ont par ailleurs été condamnés à de lourdes peines de prison. La défense entend désormais faire appel.
Les faits remontent à novembre dernier. Dans la commune d’Aconibe, dans le sud-est de la Guinée équatoriale, la police disperse un meeting de l’opposition. Des échauffourées éclatent et des policiers sont blessés.
Quelques jours plus tard, à Malabo, la capitale, les forces de sécurité prennent d’assaut le siège de Citoyens pour l'innovation, le principal parti d'opposition et le seul à siéger au Parlement.
Plus d’une centaine de militants, y compris la secrétaire générale du parti, sont arrêtés et accusés notamment de sédition, de désordre public et d'atteintes à l'autorité. Aux yeux du pouvoir, Citoyens pour l’innovation ressemble moins à un parti politique qu’à un « groupe paramilitaire ».
« Mon assassinat est proche »
Le 26 février, à l’issue d'une série de procès qui ont commencé il y a deux semaines, des dizaines de militants ont été condamnés à des peines de trente ans de prison et leur formation dissoute.
La défense entend désormais faire appel. « La sentence est injuste, déclare Me Poncio Mbomio. C’est un procès politique. Le but du gouvernement était de dissoudre le parti, le seul qui s’oppose vraiment au pouvoir ».
Citoyens pour l'innovation, qui dénonce un procès entaché d’irrégularités, soutient que le seul tort de ses militants est d’avoir essayé de battre campagne aux législatives du 12 novembre prochain.
A présent, le chef du parti, Gabriel Nsé Obiang, craint pour sa vie. « Mon assassinat est proche, a-t-il déclaré à l'agence de presse espagnole EFE. Ils vont me tuer ».
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