Sept ans après le massacre du Stade de Conakry, au cours duquel au moins 157 personnes ont perdu la vie, la Fédération internationale des droits de l’Homme publie des témoignages de rescapés. L’ONG espère un procès dans les prochains mois.
Ce jour là, des milliers de personnes étaient rassemblées pour manifester leur refus de voir Dadis Camara, chef de la junte militaire et auteur d'un récent coup d’État se présenter à l’élection présidentielle de 2010. La répression fut d’une telle violence que la Cour pénale internationale (CPI) l’apparentera à un crime contre l’humanité : 157 personnes sont mortes et 89 autres ont disparu, 1 500 ont été blessées, 109 femmes violées et des dizaines d’individus séquestrés et torturés.
Dadis Camara quitte le pouvoir peu de temps après, officiellement pour raisons de santé, et Alpha Condé est élu président en 2010, puis réélu en 2015. La procédure judiciaire lancée en Guinée pour juger les responsables du massacre du Stade de Conakry n’a toujours pas abouti. L'actuel ministre de la Justice guinéeen, Cheikh Sako, a montré son agacement face à la lenteur de la procédure. La FIDH, qui est partie civile dans ce procès, a indiqué à France 24 avoir bon espoir que l’instruction soit terminée "à la fin de l’année, pour un procès en 2017".
À ce jour, 14 personnes ont été inculpées, dont l’ancien chef de la junte Moussa Dadis Camara ainsi que plusieurs gradés de l'armée. Certains militaires inculpés occupent encore de hautes fonctions gouvernementales : le colonel Claude Pivi est toujours chargé de la sécurité présidentielle et le colonel Moussa Tiegboro Camara est l'actuel secrétaire d'État chargé des services spéciaux, de la lutte anti drogue et du crime organisé. Le général Mathurin Bangoura a été nommé, au printemps 2016, gouverneur de Conakry, ce qui a provoqué une vague d'indignation. Quant au principal accusé, l'ancien aide de camp de Dadis Camara, Toumba Diakité, il est toujours en fuite et exige des garanties de sécurité avant d’accepter de rentrer en Guinée.
Le procès, lorsqu'il se tiendra, s’annonce historique pour un crime de cette ampleur, puisqu’il est instruit par des juges guinéens et qu’il se déroulera sur le sol guinéen, et non à la CPI, à La Haye - qui suit et épaule la justice de Conakry.
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