En Guinée, une nouvelle journée de mobilisation de l'opposition a eu lieu jeudi 22 mars. Son chef de file, Cellou Dalein Diallo, continue de contester, et ce depuis le 4 février dernier, les résultats des élections locales. A l'appel de l'UFDG, son parti, des militants et sympathisants ont manifesté. Si la marche a été acceptée par les autorités, l'itinéraire lui n'a pas été validé. Tibou Camara, ministre conseiller et émissaire de la présidence a même tenté une médiation de dernière minute au domicile de Cellou Dalein Diallo, avant le départ. Mais le leader de l'UFDG a campé sur ses positions. Dès le début de la manifestation, des affrontements ont éclaté entre manifestants et forces de l'ordre.
Sur la transversale numéro 3, les jets de pierre des manifestants fusent contre les gaz lacrymogènes des forces de l'ordre sous le regard hébété des habitants du quartier. « Ce que nous voyons dans notre pays aujourd’hui, ça nous inquiète vraiment beaucoup, témoigne l’un d’eux. On ne croyait pas que cela puisse arriver en Guinée ».
En moins d'une heure, le large dispositif policier repousse les manifestants jusqu'au carrefour Cosa, l'un des fiefs de l'opposition. Devant le marché, et avant de fuir les pierres lancées par la police, une étudiante s'inquiète de la situation délétère. « Si il y a la pagaille dans le pays, on ne peut pas étudier ! Les mamans ne vont plus pouvoir sortir pour chercher de l’argent, comment on va manger ? », questionne-t-elle.
Depuis les élections communales du 4 février, l'opposition conteste toujours les résultats, explique l'un des sympathisants. « Nous contestons ce qui est sorti et nous voulons le vrai résultat et pas celui qui a été donné, parce que c’est de la magouille ».
En meeting devant ses militants, le leader de l'UFDG Cellou Dalein Diallo, n'entend pas baisser les bras. « Ce combat, nous le continuerons jusqu’à la victoire, a-t-il déclaré. Soyez encore mobilisés, nous n’avons pas raison d’abandonner étant donné que beaucoup sont déjà morts ».
Selon l'opposition, plus de 90 personnes ont été tuées pendant les manifestations depuis 2011.
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