Dans une déclaration commune publiée samedi, les missions diplomatiques de l’Union européenne, des États-Unis, de la Grande-Bretagne, du Canada et de l’Irlande ont condamné l’interdiction par l’Etat nigérian de toute activité de Twitter dans le pays.
« Interdire les systèmes d’expression n’est pas la solution », peut-on lire dans le communiqué. « C’est précisément le moment où le Nigeria a besoin de favoriser un dialogue inclusif et l’expression d’opinions, ainsi que de partager des informations vitales en cette période de pandémie de Covid-19 (…) Le chemin vers un Nigéria plus sûr passe par plus, et non moins, de communication », est-il ajouté.
Les groupes internationaux de défense des droits de l’homme ont également condamné cette décision, qui fait suite aux précédentes tentatives du gouvernement du pays le plus peuplé d’Afrique de réglementer les médias sociaux.
Le Nigéria a suspendu, vendredi, la plate-forme de micro-blogging et les opérations de Twitter dans le pays. Selon le ministère de l’Information, les Nigérians utilisaient le réseau social pour perpétuer des activités contraires à l’existence corporative de l’Etat fédéral.
L’annonce du gouvernement intervient alors que Twitter a supprimé mardi, un message du président Muhammadu Buhari et suspendu son compte pendant 12 heures, pour avoir menacé les responsables des violences actuelles dans le sud-est du Nigeria, dominé par les Igbo.
Près de 40 millions de Nigérians ont un compte Twitter, selon NOI polls, un organisme de recherche et d’opinion publique basé au Nigéria. La plateforme a joué un rôle important dans le discours public du pays, avec les hashtags #BringBackOurGirls après l’enlèvement de 276 écolières par Boko Haram en 2014, et #EndSARS lors des manifestations contre les brutalités policières l’année dernière.
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