Depuis l'annulation de la victoire d'Uhuru Kenyatta par la Cour suprême au début du mois, le Kenya enregistre une montée inquiétante de propos haineux. Peu après le verdict, le président sortant n'avait pas hésité à traiter les juges d'escrocs, tandis que Raila Odinga, son opposant, qualifiait les agents de la commission électorale de hyènes. Au niveau local, et sur les réseaux sociaux, la tendance est la même. Lundi 11 septembre, un député et un ancien sénateur, soupçonnés d'incitation à la haine, ont été arrêtés.
Johnson Muthama, ancien sénateur de l'opposition, est accusé d'avoir traité Uhuru Kenyatta d'ivrogne, tandis que Moses Kuria, député du Jubilee, le parti au pouvoir, a appelé sur sa page Facebook à une chasse à l'homme contre les quelque 70 000 personnes ayant voté pour l'opposition dans le comté de Kiambu, fief d'Uhuru Kenyatta.
Lors d'un meeting, il aurait également violemment insulté Raila Odinga, le chef de l'opposition, en langue kikuyu, la tribu du président sortant. Des discours qui rappellent la rhétorique des violences post-électorale de 2007-2008, qui ont opposé majoritairement les Kikuyus qui soutenaient alors Mwai Kibaki et les Kalenjins, qui avaient voté en masse pour Raila Odinga.
Très vite, le Jubilee s'est désolidarisé de ces propos incendiaires. De son côté, la commission nationale pour la cohésion et l'intégration (NCIC) a ouvert une enquête pour incitation à la haine.
Une enquête parmi 273 autres, depuis l'annonce du verdict de la Cour suprême. C'est trois fois plus que durant les 10 semaines qui ont précédé les élections générales du 8 août, selon la NCIC.
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