Au Kenya, la crise de l’essence se prolonge. Depuis le 1er septembre, le gouvernement a imposé une taxe de 16% sur le carburant, entraînant un fort mécontentement au sein de la population et une hausse généralisée des prix. Une cour a pourtant ordonné aux pouvoirs publics de suspendre cet impôt, mais le verdict est resté sans effet. Les opposants à cette taxe n’ont, pour autant, pas baissé les bras.
Le président Kenyatta est dans une situation délicate. D’un côté, il est sous pression pour annuler cette taxe très impopulaire. De l’autre, il risque de mécontenter le Fonds monétaire international à qui il avait promis de mettre en place cet impôt. Le FMI demande en effet au Kenya d’augmenter ses recettes fiscales pour compenser l’explosion de sa dette.
Des observateurs pensent que l’institution pourrait menacer de suspendre des prêts, si le Kenya annule sa taxe. Selon la presse kényane, le président Kenyatta doit faire le point ce mardi sur la situation. Demain, en tout cas, son gouvernement sera devant les tribunaux.
En effet, suite à une plainte déposée la semaine dernière par plusieurs citoyens, la Haute Cour de Kisumu avait demandé au pouvoir de suspendre cette augmentation de 16%. Mais l’Energy Regulatory Commission, l’organe chargé de superviser le secteur, a refusé d’appliquer cette décision, affirmant n’avoir reçu que des copies du jugement, et non l’original. Les activistes ont alors déposé une nouvelle plainte contre cette Commission, pour outrage à magistrat et non-respect d’une décision de justice. L’audience est donc prévue pour ce mercredi.
En parallèle, la pression politique augmente. L’ODM a décrit le gouvernement comme une sangsue. Selon le parti d’opposition, « c’est une pure folie de vouloir taxer les citoyens jusqu’à la mort ».
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