L’alcool est consommé depuis la nuit des temps sur le continent africain: alcool de palme, de canne, de riz.... les boissons distillées localement sont très nombreuses. En l'absence de norme dont s'affranchissent de nombreux producteurs locaux, l'alcool frelaté, car mal distillé, fait chaque année son lot de victimes, comme nous le rapportions dans cet article.
Le 15 novembre 2017, les médias camerounais rapportaient ainsi que 21 personnes étaient décédées dans l'est du pays après avoir ingurgité un alcool artisanal, nommé «odontol». Cette boisson très alcoolisée, produite à base de vin de palme, de sucre et d'écorce d'arbre, était vendue de manière informelle et les autorités avaient décidé de l'interdire. Son prix attractif attirait des consommateurs au faible pouvoir d'achat.
Un marché sous-développé
Mais ce qui attend le continent –moins d'alcool frelaté et plus de boissons distribuées par des géants du secteur– n'est pas forcément réjouissant. L'Afrique est aujourd'hui le nouvel eldorado pour les grands producteurs internationaux d'alcool, comme l'explique le site d'information Quartz.
«L'industrie de l'alcool fait exactement la même chose que ce qu'a fait l'industrie du tabac il y a plusieurs décennies de cela pour croître et augmenter ses profits en s'étendant en Afrique qui est un marché sous-développé», analyse Quartz.
Sur des populations pauvres, mal éduquées aux dangers de l'alcool, le risque sanitaire est important comme le rappelle l'Organisation mondiale de la santé.
«Divers facteurs ont été recensés au niveau individuel et au niveau de la société, qui affectent le niveau et le mode de consommation d’alcool et l’ampleur des problèmes liés à l’alcool dans la population. Les facteurs environnementaux sont le développement économique, la culture, l’offre d’alcool et l’étendue et le niveau de mise en œuvre et d’application des politiques en la matière. Pour un niveau ou un mode de consommation donné, les vulnérabilités au sein d’une même société peuvent parfois être aussi différentes qu’entre des sociétés différentes», explique l'OMS sur son site.
Attirer de nouveaux consommateurs
Plusieurs facteurs attirent les leaders du marché sur le continent. D'abord, une large partie de la population ne consomme pas d'alcool –principalement le fait de la religion musulmane. Ensuite, les faibles coûts de publicité, la faiblesse des normes de régulation et la haute consommation de bière par habitant dans certaines régions offrent un environnement favorable aux industriels.
Pour s'adapter au pouvoir d'achat moindre qu'ailleurs, les marques d'alcool «ont aussi développé des produits low-cost et à un prix d'entrée de gamme qui attire de nouveaux consommateurs, tout en insistant sur la sécurité accrue des consommateurs», ajoute Quartz.
Avec slateafrique.com
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