Les exonérations fiscales héritées de l’ancien régime de Joseph Kabila privent l’État des moyens, selon l’Inspection générale des finances (IGF).
Sur demande du président Félix Tshisekedi, l’IGF a été chargée de passer en revue ces exonérations et pour Jules Alingete, l’Inspecteur général des finances, certaines permettent aujourd’hui d’importants détournements.
« Le pays a aujourd'hui plus de 1300 exonérations avec un manque à gagner évalué à cinq milliards de dollars américains. Il n'est pas concevable que nous puissions recourir aux abris budgétaires, aux aides de 500 ou 800 millions de dollars alors que nous acceptons la perte de cinq milliards de dollars dans les exonérations », dit-il.
Toutes les exonérations injustifiées seront non seulement annulées par le gouvernement, affirme l’IGF, mais les « bénéficiaires indus » devront payer d’importantes pénalités.
L’autre cible de l’IGF, c’est le système de compensations mis en place par l’État congolais et les entreprises auxquelles il doit de l’argent.
C’est le cas pour la TVA qui devrait être remboursée, mais le gouvernement est accusé d’être un mauvais payeur. Aujourd’hui, l’État a déjà autorisé plus de 1 milliard USD de compensations, et cela réduit ses recettes. « Nous perdons déjà suffisamment d'argent avec les compensations. Nous avons 900 millions de compensations qui sont faites sur rien. Elles sont interdites par les lois de la République. »
Les bénéficiaires de ces exonérations ou compensations sont souvent parmi les plus riches personnalités et entreprises du pays, qui, toujours selon l’IGF, font aujourd’hui pression pour stopper les enquêtes.
Mais Jules Alingete promet d’aller jusqu’au bout pour permettre à l’État d’accroître ses recettes.
Les prochains jours pourraient donc être plus animés. L’IGF affirme que ses services ont mené des enquêtes notamment à la Banque centrale et au ministère de la Santé sur la gestion des fonds alloués à la riposte contre le Covid-19.
Résultats : des faits de mauvaise gestion ont été détectés. Les dossiers ont été envoyés à la justice, selon le même responsable, pour des poursuites.
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