Moscou a obtenu une levée partielle de l'embargo sur les armes qui pèse sur le pays depuis 2013. Des armes destinées à équiper les premiers bataillons centrafricains formés par l'Union européenne, et qui devraient être déployés début 2018 à l'intérieur du pays.
Si officiellement la RCA est toujours sous embargo pour la livraison d'armes, d'ici lundi, un avion russe transportant fusils d'assaut, pistolets, ou RPG devrait se poser à Bangui. La Russie a obtenu une exemption pour une livraison planifiée en trois fois : décembre, février et avril. Des armes destinées à équiper les deux bataillons déjà formés par l'EUTM -- bientôt rejoints par un 3e -- dont le déploiement sur le terrain est prévu au premier trimestre 2018.
De source diplomatique, il s'agirait d'une cession. Autrement dit, ce stock ne coûterait rien au gouvernement centrafricain.
Alors pourquoi un tel cadeau de la part de Moscou ? Début octobre, à l'invitation du ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, le président Touadéra s'est rendu à Sotchi. Les deux hommes ont parlé coopération. Le communiqué russe de fin de rencontre évoquait un « potentiel significatif de partenariat en matière d'exploitation des réserves minières, ainsi que de livraison d'équipements industriels russes, de matériel agricole, et d'énergie ». Il notait aussi qu'au cours de l'entretien, « une attention particulière a été également accordée à la situation en RDC, au Soudan du Sud, et au processus de paix en Syrie ». En somme, comme d'autres puissances, Moscou s'intéresse aux potentielles ressources centrafricaines et compte bien sur le soutien de Bangui à l'ONU quand elle en aura besoin.
De son côté, la France entend elle aussi obtenir prochainement une dérogation à l'embargo, pour vendre au gouvernement des armes destinées à équiper militaires, policiers et gendarmes centrafricains.
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