Malgré la pluie sur la capitale économique malienne, les manifestants se sont de nouveau rassemblés pour exiger le départ du président Ibrahim Bouabakar Keïta.
Le rassemblement de ce mardi était le premier depuis le 21 juillet, date de la trêve annoncée pour permettre un déroulement dans le calme de la fête musulmane de l'Aïd al-Adha le 31 juillet.
Ni l'appel de la CEDEAO encore moins la pluie n'ont découragé de nombreux manifestants qui sont venus réclamer le départ du président Ibrahim Bouabakar Keïta (IBK) et de son premier ministre Boubou Cissé.
La rue ne décolère donc pas malgré les signes d'apaisement venant du pouvoir dont la reconstitution de la Cour constitutionnelle.
Lundi à Bamako, les neuf nouveaux membres de la Cour constitutionnelle nommés le 7 août ont prêté serment conformément aux recommandations de la CEDEAO en présence du médiateur Goodluck Jonathan.
L'ex-président du Nigeria lors d'une conférence de presse lundi soir à Bamako a souligné que la communauté internationale se tient aux côtés du pays pour une sortie de crise invitant les maliens à "rester strictement dans le cadre du dialogue".
"Il n'y a donc plus lieu d'organiser continuellement des manifestations", a indiqué Goodluck Jonathan.
Cependant mardi, les manifestants sont descendus dans les rues avec leurs vuvuzelas et pancartes où l'on pouvait lire "Nous voulons un vrai changement au Mali" ou encore "IBK dégage".
La crise malienne a vu cinq chefs d'État du bloc régional de la CEDEAO se rendre dans le pays le mois dernier et proposer la formation d'un gouvernement d'union.
Les chefs d'État ont également demandé la nomination de nouveaux juges constitutionnels.
Outre la nomination de nouveaux juges à la Cour constitutionnelle, la CEDEAO a aussi recommandé fin juillet que la trentaine de députés, dont l'élection avait été invalidée par la Cour démissionnent.
De nombreux députés maliens concernés ont refusé catégoriquement de rendre leurs écharpes estimant avoir été choisis par le peuple malien et non la CEDEAO.
L'opposition a aussi rejeté la proposition de formation d'un gouvernement d'unité et a insisté pour que le président démissionne.
Les manifestations populaires pour réclamer le départ du président Keïta, au pouvoir depuis 2013 sont organisées par une coalition hétéroclite d'opposants politiques, de chefs religieux et de membres de la société civile le M5 ou Mouvement du 5 juin.
L'une des figures de proue de cette contestation qui ne faiblit visiblement pas est l'imam Mahmoud Dicko.
Les médiateurs internationaux - de la mission de maintien de la paix de l'ONU au Mali, de l'Union européenne (UE) et de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) - ont également pris soin de l'engager dans les négociations.
Malgré cela, aucune solution de sortie de crise n'a été trouvée.
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