L'opposante rwandaise Victoire Ingabire et le chanteur Kizito Mihigo ont été libérés, samedi 15 septembre. Tous deux étaient considérés comme des prisonniers politiques et d'opinion par les organisations de défense des droits de l'homme. Pour le régime à Kigali, il s'agit simplement de l'aboutissement d'une procédure liée à leurs demandes de grâce et ce n'est en rien le résultat de pressions. Mais à un mois du sommet de la Francophonie, au cours duquel le Rwanda espère voir sa candidate désignée, ces remises en liberté surprise suscitent beaucoup d'interrogations.
Pour l'historien André Guichaoua, c'est avant tout une « décision sur-mesure » pour tenter de séduire les récalcitrants à la désignation de la chef de la diplomatie rwandaise, Louise Mushikiwabo, au poste de secrétaire générale de la Francophonie.
Le spécialiste du Rwanda estime en tout cas que ce geste ne marque pas le début d'une ouverture démocratique dans ce pays parmi les plus fermés du continent.
Pressions ?
Est-ce le résultat des pressions de Paris ? Cette semaine, quatre anciens ministres français de la Coopération avaient critiqué le président Emmanuel Macron pour son soutien à la candidature de Kigali. Dans une tribune publiée dans les colonnes du journal Le Monde, ils rappelaient que le Rwanda était allé jusqu'à interdire l'usage du français et à rejoindre le Commonwealth. Et surtout que ce pays ne pouvait pas représenter l'aspiration démocratique inscrite dans la déclaration de Bamako, un des textes fondateurs de l'OIF.
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