La manifestation contre la loi de finances qui devait se tenir ce dimanche à Niamey a été interdite. Les autorités de la ville ont publié samedi un arrêté justifiant cette interdiction par des motifs sécuritaires. Depuis octobre dernier, un collectif de la société civile et l'opposition politique organisent régulièrement des mobilisations pour demander l'abrogation de la loi de finances. Aujourd'hui devait être la sixième journée d'actions citoyennes.
Pour cette mobilisation, les organisateurs avaient prévu une manifestation suivie d'un sit-in devant le Parlement. Le tout devait avoir lieu en soirée, ce qui pose un problème de sécurité estime Moctar Mamoudou, président de la délégation spéciale de la ville de Niamey : « En soirée, nous ne disposons pas des moyens humains et matériels pour sécuriser le bon déroulement de la manifestation, sans compter les menaces. Il n'y a pas longtemps, il y a eu une attaque à 40 km de Niamey. Et tous ces éléments nous amènent en tant que responsables à prendre le maximum de précautions », explique Moctar Mamoudou.
Les organisateurs de la mobilisation estiment quant à eux, que s'ils avaient été informés plus tôt des « dangers » que représentait une manifestation de nuit, ils auraient alors modifier les horaires lors de leur demande officielle auprès de la mairie. Mais les autorités les auraient avisés à la dernière minute, disent-il. Pour Nouhou Mahamadou Arzika, président du mouvement pour la promotion de la citoyenneté responsable, pas de doute, tout cela relève de la manoeuvre politique. « C'est juste un motif très fallacieux juste parce qu'il a besoin d'interdire notre manifestation, croyant qu'il a la possibilité légale de le faire. Malheureusement pour lui, la loi est claire la liberté de manifestation est garantie par la Constitution. Son arrêté est un arrêté illégal, alors nous ne pouvons pas obtempérer à un arrêté illégal », tranche Nouhou Mahamadou Arzika
En dépit de l'interdiction, les organisateurs ont prévu de maintenir leur appel à la mobilisation ce soir.
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