A Madagascar, le projet d’extraction minière d’une multinationale australienne continue de susciter les mécontentements. L’entreprise Base Toliara a commencé ses travaux pour exploiter de l’ilménite dans le sud-ouest du pays. Le ministre des Mines s’est rendu sur place le week-end des 16 et 17 mars pour annoncer la suspension temporaire d’une partie des recherches sous-marines de cette entreprise, espérant calmer les esprits. Mais la société civile est loin d’être satisfaite.
« Un arrêt définitif », c’est ce que réclament deux organisations malgaches de défense des terres et de l’environnement dans un communiqué publié ce lundi.
La décision du gouvernement ne va pas assez loin puisque l’entreprise Base Toliara peut poursuivre ses autres activités, notamment des travaux pour entamer la phase d’exploitation d’ilménite, fait remarquer Zo Randriamaro, la coordinatrice du Centre de recherche et d'appui pour les alternatives de développement - océan Indien (CRAAD - OI), une des associations qui soutient la population locale impactée par ce projet : « Nous avons tenu à sortir ce communiqué pour rappeler au président de la République qu’il ne faut pas qu’il déçoive les espoirs de la population, qui s’attend vraiment à ce que ce projet minier soit complètement arrêté. D’autant plus qu’ils ont reçu leur permis minier pendant la période de la transition. Ce qui n’était pas légal parce que le régime de la Transition ne pouvait, normalement pas, accorder de permis minier. Le président de la République a l’opportunité de réparer cette erreur du passé en arrêtant définitivement ce projet minier. »
Les permis miniers ont donc été délivrés lorsque l’actuel chef de l’Etat, Andry Rajoelina était à la tête de la Haute Autorité de transition.
Impacts néfastes sur la santé et l'environnement
Cinq communes de la région de Tuléar sont touchées par ce projet qui s’étend sur 2 500 hectares. La population, composée en majorité d’agriculteurs, d’éleveurs et de pêcheurs, dénonce les impacts néfastes de l’extraction d’ilménite sur la santé et l’environnement et donc, sur leurs moyens de subsistance.
« Depuis l’année dernière, la région est très touchée par le changement climatique. Donc si ce projet minier démarre et commence à défricher le peu de couverture végétale et d’arbres qui restent, à pomper l’eau - car ils ont besoin d’eau pour leurs opérations - cela va avoir des impacts très graves sur les moyens de subsistance et les conditions de vie de la population », précise Zo Randriamaro
Le ministre des Mines et des ressources stratégiques, Fidiniavo Ravokatra, a lui indiqué qu’il rendra un rapport au Premier ministre et au chef de l’Etat après sa descente sur le terrain. « A eux de trancher », a-t-il précisé.
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