Écrouée à la Maison d’arrêt et de correction (Mac) pour femmes de Liberté 6, depuis le 5 octobre dernier, Maguette Ndiaye n’est toujours pas au bout de ses peines. Poursuivie pour proxénétisme, diffusion d’images contraires aux bonnes mœurs et défaut de carte sanitaire, elle a comparu hier devant le juge des flagrants de Dakar qui l’a condamnée à 2 ans, dont 6 mois ferme. Il lui est reproché d’avoir recruté, dans son salon de massage, de jeunes élèves qu’elle va initier à la prostitution clandestine.
Pourtant, aux yeux de ses proches, la dame Maguette Ndiaye passait pour une commerçante dévouée et probe. Une conviction que ces derniers qui ont pris part à son procès, hier, au Tribunal des flagrants délits de Dakar, vont fortement relativiser. Ceci, après avoir écouté religieusement les débats d’audience qui ont révélé les deux casquettes qu’enfilait Maguette Ndiaye : Celle de commerçante et de proxénète. Pour pérenniser cette dernière activité délictuelle, Maguette avait remodelé son appartement et aménagé à l’intérieur un espace qu’elle transforme en salon de massage. En réalité, révélera l’enquête de police, l’espace en question servait de cadre à un lieu de débauche. Maguette proposait à ses clients des massages érotiques en tout genre qui s’achèvent, pour la plupart du temps, par des rapports sexuels avec les clients. Les débats d’audience révèlent aussi que les offres sont publiées sur Internet et sur le réseau social «Tik-Tok», la prévenue publie les tarifs accompagnés d’images obscènes, ainsi que ses numéros de téléphone.
Une aubaine aux yeux de certaines jeunes élèves qui, pour s’occuper durant les grandes vacances, ont décidé de monnayer leur talent dans ce salon, en qualité de femme de ménage. C’est le cas des deux jeunes filles, Sokhna Bousso et Maïmouna Faye qui, à la recherche de petits boulots, ont fini un jour devant l’appartement de Maguette. Elles toquent au portail et accèdent à l’intérieur, avant de décliner l’objet de leur présence. Des qu’elle pose son regard sur ses frêles hôtes, une idée va germer dans l’esprit de Maguette qui leur propose de bosser pour son salon de massage, moyennant un salaire de 200 000 FCFA chacun.
Une offre mirobolante que les deux jeunes filles ne pouvaient refuser. Ayant à sa charge sa mère malade, Maïmouna qui est élève en classe de Terminale, ne parvenait pas à supporter les frais médicaux onéreux de sa maman. Du coup, pour elle, cette proposition vient à son heure. De son côté, sa camarade Fatou Samb, divorcée et sans emploi, dira avoir accepté l’offre de Maguette pour subvenir aux besoins de ses enfants. Un argument quasi similaire sera évoqué par leur autre camarade, Sokhna Bousso. Au final, les trois filles: Sokhna Bousso, Fatou Samb et Maïmouna Faye, seront poursuivies pour défaut de carte sanitaire.
Dans son réquisitoire, le parquet va requérir 6 mois ferme contre Maguette Ndiaye et s’en rapporte à la sagesse du tribunal pour les autres prévenues. L’avocat de la défense va, à son tour, plaider pour une application bienveillante de la Loi pénale.
Rendant son délibéré, le tribunal a condamné Maguette Ndiaye à 2 ans, dont 6 mois ferme. Fatou Samb, Sokhna Bousso et Maimouna Faye s’en sortent avec 1 mois assorti de sursis.
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