L’arrestation de cet homme survient alors que les autorités maliennes ont récemment annoncé avoir formé une équipe de jeunes informaticiens pour pirater le système de la société française IDEMIA afin de récupérer des données biométriques.
Moussa Diarra, plus connu sous le nom de « Zegué », fondateur de « Mali Drone Tech » et expert en conception de drones, ainsi qu’Aliou Touré, présenté comme un brillant informaticien, ont été arrêtés et déférés en fin de semaine dernière à Bamako.
Ils sont poursuivis pour « usurpation d’identité numérique, diffusion, publication de nouvelles fausses mensongèrement attribuées à des tiers de mauvaise foi de nature à troubler l’ordre public, diffamation par le biais d’un système d’information ». Ils devront comparaître devant le juge à l’audience ordinaire du lundi 1er juillet 2024.
Si Aliou Touré est peu connu du public, ce n’est pas le cas pour Moussa Diarra, également connu sous le nom de Zegué.
Entrepreneur malien de 29 ans et fondateur de « Millennium Technologies », il est spécialisé dans les drones à usage civil et militaire. Il est pionnier dans la transformation des déchets plastiques en drones, créant notamment le drone « Maliba » à partir de plastique recyclé.
Fort d’une formation en électronique et en gestion d’entreprise, il est retourné au Mali après des études en Algérie pour créer sa société innovante de drones. Au-delà de ses réalisations actuelles, il vise à lancer un satellite et une école de haute technologie au Mali, démontrant ainsi son engagement en faveur du progrès technologique durable.
À cause de ces réalisations, il a fait l’objet de plusieurs distinctions, dont celle de la Médaille de l’Étoile d’Argent du Mérite National de la République, qui lui a été décernée par les plus hautes autorités du pays, le 30 décembre 2022.
L’arrestation de ces deux hommes intervient dans un contexte où les autorités maliennes ont récemment annoncé avoir formé une équipe de jeunes informaticiens pour pirater le système de la société française IDEMIA, dans le but de récupérer des données biométriques.
Annoncée en février dernier, cette action avait suscité des débats sur la cybersécurité et la protection des données, alors que les autorités accusaient la société française de retenir injustement ses informations. Bien qu’IDEMIA n’ait pas admis le vol de ses données, les autorités maliennes ont salué l’initiative malgré son caractère condamnable.
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