Les images sont insoutenables. Le camion de transport, en partie calciné, a été retrouvé au bord d’une route. A l’intérieur, des corps d’une trentaine de civils méconnaissables. Parmi eux, des femmes et des enfants.
On compte également des survivants blessés mais aussi des portés disparus. Ont-ils été emmenés par les jihadistes, accusés d’être responsables de l’attaque, ou bien ont-ils pu à un moment s’échapper du groupe ? Pas de précisions pour le moment.
De sources concordantes, le véhicule et ses passagers se dirigeaient, vendredi, vers la localité de Bandiagara, située dans le centre du pays, pour participer à une foire. Tous étaient des civils.
Sur le trajet, entre le village malien de Songho et la route nationale 15, des hommes armés ont surgi. Ils étaient plutôt bien renseignés. Des coups de feu ont alors éclaté. Panique à bord. Le chauffeur du véhicule aurait tenté de s’échapper. De nouveaux coups de feu ont retenti. Par la suite, les assaillants dont certains étaient à moto, ont mis le feu aux camions.
Il n'y a pas de revendications pour le moment. Mais de sources concordantes, les assaillant seraient des fidèles du prédicateur radical Amadou Kouffa, allié à Iyad Ag Ghali chef du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans. Ces combattants jihadistes s’implantent de plus en plus dans la zone du centre avec des moyens militaires conséquents. D’autres combattants jihadistes plus aguerris viennent du grand nord pour les former, pour les appuyer dans les opérations sur le terrain.
Mais pourquoi tuer une trentaine de civils sans défense ? Un expert malien qui connaît bien cette région du centre parle « d’une stratégie pour aboutir à une scission territoriale ». En clair, Les jihadistes veulent empêcher la libre circulation des biens et des personnes en couper des localités importantes du reste du Mali. Il y a par exemple l’axe de Bandiagara - Bankass et celui qui quitte Bandiagara pour Sévaré.
Ensuite poursuit une autre source, les mêmes jihadistes veulent se rendre maître de ses différents secteurs pour imposer leurs lois. Ils ont déjà proposé la signature d’accords locaux dont l’épine dorsale est l’application de la charia, mais n’ont pas obtenu pour le moment d’échos favorables partout. Afin de faire face à la situation, tous les experts interrogés séparément estiment qu’il faut que l’Etat malien reprennent le contrôle de nombreuses localités d’où il est absent.
Trois jours de deuil national ont été décrétés suite à cette attaque.
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